« Art et chapelles » : l’exposition de Florent Maussion rend hommage aux mineurs


29 juin 2023

| Actualités du diocèse |

Cette année, le circuit estival « Art et chapelles » a lieu du le 24 juin au 20 août. Six chapelles méconnues de l’Anjou Bleu dans le nord du Maine-et-Loire, reprennent vie tout au long de l’été grâce à six talentueux artistes. Parmi eux, le peintre Florent Maussion.

« De bleu et de fer » c’est le nom de l’exposition de Florent Maussion à la chapelle Sainte-Barbe, près de Nyoiseau dans le Haut-Anjou.
La petite cinquantaine, les yeux bleus comme la tenue de ses « mineurs », un sourire à la fois humble et chaleureux… Florent Maussion nous accueille dans son atelier de Nyvoiseau installé dans une des anciennes salles des machines de Bois II, sur l’ancien carreau des mines de fer.

Florent Maussion - crédit photo AL
Florent Maussion – crédit photo AL

Un hommage aux mineurs de Bois II

L’atelier a des allures de cathédrale industrielle. Ici, l’espace regorge de toiles achevées ou en cours de création, sur les thèmes qui lui sont chers : le Japon qu’il connaît bien pour y avoir vécu, la Justice où il fréquente les bancs de presse, et bien sur la mine. Quelques toiles témoignent aussi de son rôle de peintre aux armées et de ses missions sur différents théâtres d’opération.
Au milieu des tubes de peinture et du minerai de fer (qu’il intègre comme pigment pour remplacer le noir et donner de la texture), un énorme aquarium est posé là. Dans des senteurs de térébenthine, l’objet apporte une étrange sérénité à ce lieu qui évoque le travail et le dur labeur des mineurs.

C’est en hommage à ces « travailleurs du fond » que l’artiste consacre son exposition « passeurs de lumière » aux mines de fer de Bois II de Segré-en-Anjou-Bleu. Et qu’il a accroché ses portraits dans le cadre d’Art et chapelles 2023 à la chapelle Sainte-Barbe près de Nyoiseau.

Le regard vibrant des mineurs traverse la toile

Tel un chemin de croix, chacune des 14 stations accueille un portrait de mineur. Un point commun entre tous : la lumière de leur lampe frontale. Ces lampes à acétylène étaient pour eux le seul point de lumière dans leur univers de ténèbres.
Leurs visages creusés par la douleur physique et l’usure du travail nous renvoie à celui du Christ à l’heure de sa Passion. Le dialogue imaginaire entre les deux est bouleversant. On sent la tendresse et le respect du peintre pour ces hommes dont le regard vibrant traverse la toile pour nous interpeler. Qu’avons-nous fait de l’entraide et de la solidarité que ces hommes savaient témoigner au quotidien malgré la rudesse de leur vie ?
À travers le beau coup de pinceau de Florent Maussion, cette belle exposition nous permet de prendre plaisir devant l’œuvre mais aussi de réfléchir au message de nos anciens.

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