Art et Chapelles : Christophe Houllier, un regard d’artiste

" Faire des œuvres dans cette perspective-là, c’est quand même extraordinaire ! Il est rare d’avoir la chance d’exposer dans des lieux qui ont cette vie-là, qui porte un message d’aussi loin. "
Retrouvez le portrait Christophe Houllier, artiste peintre exposant pour l’édition 2021 d’Arts et Chapelles.

Rencontre avec Christophe Houllier

Cet artiste résidant à Mazières-en-Mauges sur la Paroisse Notre-Dame-du-Puy-au-Lacs a été invité à exposer deux œuvres dans la Chapelle Saint-Jean de Saint-Lézin.


Pourquoi avoir choisi de participer au circuit Art et Chapelles ?

Le sens de mon travail est de faire du commun, du lien, car pour moi, l’art s’est faire lien. C’est pour ça que selon moi exposer et partager est très important.

Quand j’ai découvert Art et Chapelles, j’ai retrouvé une démarche spirituelle dans le sens philosophique du terme. C’est-à-dire que forcément j’ai interrogé mes croyances, mon éducation catholique de laquelle je me suis détachée. Pour moi la dimension religieuse reste importante, elle reste un fondement de notre société, de notre culture. J’ai trouvé, à travers cette exposition Arts et Chapelles un moyen de rassembler à travers la visite de chapelles qui attire des personnes qui même s’ils ne sont pas croyants ont le sens du religieux et du sacré. Ils ont une quête un attachement à ses lieux.

Il était donc intéressant pour moi de travailler pour ce type de lieux. Je n’avais jamais travaillé pour des édifices religieux, étant un jeune artiste (j’ai commencé à peindre en 2018). C’est une superbe expérience !

Comment vous êtes-vous inspiré de la chapelle de Saint-Jean à Saint-Lézin où vous exposez pour concevoir votre œuvre ?

La science d’Art et Chapelles de choisir un artiste spécifiquement pour un lieu donne à accueillir la décision.

Je n’ai pas choisi particulièrement cette chapelle, mais j’ai compris le choix de la directrice artistique qui me voyait bien dans cette chapelle.

La chapelle Saint-Jean me semble adaptée. Il y a quelque chose d’assez austère, mais il se dégage une intimité particulière. Ce lieu est apaisant. Son architecture est symétrique avec deux grands espaces disponibles. Il me semblait intéressant de les faire dialoguer avec un répondant par la symétrie entre deux grandes œuvres en faisant suite avec le cœur et les vitraux. L’idée étant de créer un circuit avec deux grandes œuvres qui dialoguent dans la parfaite symétrie de la chapelle.

La statue qui est devant la chapelle m’a interpellé. Ce Christ en majesté, qui est une image que je rejette, vient contrer mon image du Christ, symbole de partage et d’humilité.
Ces valeurs sont universelles et sont à mettre en avant. J’ai donc voulu participer à ça à travers une expression figurative, alors que mon travail est normalement plutôt abstrait. L’idée étant de directement parler des symboles à ce public sensible. J’ai voulu construire une dialectique autour du lieu et autour des messages de l’Église.

J’ai donc réalisé deux grandes peintures qui représentent selon moi les deux grandes notions universelles du Christ :

Le partage du calice

Le lavement des pieds

Comment s’est organisé votre travail artistique ? Combien de temps avez-vous pris pour réaliser vos créations ?

La première œuvre a été créée en quelques semaines en mars 2019. Elle a été pendant ma période "collage" qui comprend un travail avec du pastel gras et de l’acrylique.

Suite à la décision de report d’Art et Chapelles en mars 2020, mon énergie a été stoppée.

Un an plus tard, au moment de m’y remettre, j’étais arrivé au bout de mon cycle de collage. J’avais envie de retrouver une expression par la peinture seule. La gageure a été de garder une cohérence entre la plasticité de la première œuvre et la deuxième qui est faite en peinture à l’huile. Il a fallu faire vite, car c’est une grande œuvre. La création a duré deux semaines, mais a été précédée d’un travail préparatoire conséquent.

Il a eu deux périodes de vide, mais aussi deux périodes très prolifiques. C’est quelque part par la colère et l’envie de s’arracher d’une situation qui me remet en marche.

J’ai discuté avec la directrice artistique qui ne s’attendait pas à ce que je fasse du figuratif. Elle trouvait que mes choix parlaient très bien avec la chapelle.

Comment percevez-vous ce "mélange" entre l’art contemporain et les lieux de culte anciens ?

C’est une façon pour l’association de faire revivre ces lieux qui, chacun à leur façon, porte un message qui est plurimillénaire. Faire des œuvres dans cette perspective-là, c’est quand même extraordinaire ! Il est rare d’avoir la chance d’exposer dans des lieux qui ont cette vie-là, qui porte un message d’aussi loin. Donc, pour moi, cette dimension-là est très importante et fait partie de la démarche sur notre identité, ce que l’on est, d’où l’on vient, où on va...
La religion, d’après moi porte cette réflexion-là tout comme l’art.

Le but était de pouvoir harmoniser une façon de faire contemporaine et des éléments fait il y a des dizaines d’années et qui viennent dans une architecture issue d’une culture séculaire millénaire.

J’ai un attrait à renouveler cette expérience d’exposer dans des lieux cultuels.

Que deviendront vos œuvres une fois l’exposition terminée ?

Les tableaux ne sont pas encore proposés à la vente. Mais cela va se faire dans l’été auprès de tous mes relais.
Je cherche actuellement un galeriste qui sera à même de porter mon travail.

Découvrez son travail sur son site et sa chaîne Youtube.

Retrouvez une présentation de tous les artistes 2021 dans l’article Art et Chapelles : des artistes et des chapelles