Ciel ! Un nouveau curé arrive sur ma paroisse !

En cette rentrée, plusieurs paroisses accueillent un nouveau curé. Nouvelles habitudes, charismes différents : pour les paroissiens comme pour les prêtres, une découverte mutuelle qui, malgré l’inconnu, se vit dans la joie. Et si ce changement était l’occasion de renouveler notre relation à Dieu et aux autres ?
« Quand, au printemps dernier, nous avons appris le départ de notre curé présent depuis huit ans, j’ai été un peu chamboulée » se souvient cette paroissienne des Mauges. Quelques mois plus tard, elle se réjouit de l’arrivée du nouveau prêtre. « Il prend le temps de la rencontre. J’ai un a priori très positif ».
Même son de cloche dans le doyenné Outre-Maine, où le père Jean-Hugues Soret a posé ses valises début septembre dans les paroisses St Jean XXIII et St Gilles d’Avrillé. Paroissien d’Avrillé, Serge l’a rencontré peu de temps après son arrivée : « il est très abordable. C’est important pour la communauté de faire corps avec son curé » se réjouit-il. De fait, le père Jean-Hugues dont le territoire comprend huit clochers, peut compter sur « des relais organisés et des bénévoles dynamiques » (Ouest-France du 17/09).
Mais pourquoi un tel « turn over » des prêtres diocésains tous les six ans ? En effet, pour les prêtres comme pour les fidèles, ces appels à changer de paroisse au moment « où le travail commence à porter du fruit » peuvent sembler un peu frustrants…
L’occasion d’un renouvellement
« La mission du prêtre ne lui appartient pas. C’est la mission de l’Église, le prêtre se rend disponible comme les apôtres avec Jésus » analyse le père Batardière, vicaire général du diocèse. Le droit d’Église permet aux curés de « rester en poste pour une durée indéterminée » car il faut du temps au pasteur pour vivre sa responsabilité. Toutefois, les Conférences des évêques (assemblées des évêques par pays) peuvent prendre d’autres résolutions. En France, il est demandé au curé, en général au bout de six ans, de changer de mission et « face à l’évolution des besoins de l’Église et de certaines paroisses, l’évêque peut donc appeler des prêtres à changer de lieu pour répondre aux priorités de la mission » poursuit le père Batardière. "C’est l’occasion pour le prêtre d’un vrai renouvellement, humain et spirituel. Du côté des paroissiens, accueillir un nouveau pasteur permet aussi ce renouvellement".
En effet ces changements ne sont-ils pas un appel pour chacun, quelle que soit sa sensibilité ou sa pratique, à renouveler sa manière de vivre sa foi, réinterroger sa relation à Dieu et aux autres ? À l’image du peuple de Dieu riche de sa diversité, les chrétiens ont déjà ouvert leur cœur. Comme à Segré, où le père Vincent Artarit nouvellement installé à la paroisse de Saint René en pays segréen, a été « très bien accueilli ». « Dans les villages, les gens sont heureux de raconter l’histoire du pays, la vie chrétienne. Certains ont monté des fraternités » confie-t-il.
Comme Jésus, prendre le temps de la rencontre
Tout en gardant sa charge de vicaire général, le père Batardière découvre de son côté la paroisse Saint Benoît et Saint Maurice en Val de Moine au sud-ouest du département : une expérience « enthousiasmante et enrichissante » se réjouit le nouveau curé qui a été installé le 4 septembre.
D’un côté comme de l’autre, une intégration à vivre « avec humilité ». « On sait que cela ne se fera pas en un jour. C’est comme Jésus, il prenait le temps de côtoyer les gens et de marcher à leurs côtés ».
En ce mois de septembre, seize curés ont été installés dans une nouvelle paroisse ou groupe de paroisse. Mgr Delmas préside chaque messe d’installation.
Réécouter l’intervention du père Batardière dans l’émission Vitamine C du 17/09