Décharge ton fardeau sur le Seigneur : Il prendra soin de toi » (Ps 54)

Des soignants entre mal-être et espérance , une soirée pour en parler et avancer



La crise sanitaire et les difficultés que traverse notre système de santé ont provoqué une grande fatigue et beaucoup de souffrance chez les soignants. Ils répondent au besoin d’écoute des patients mais eux, qui les écoute ?

Suite à ce constat, Jean Paul Avrillon, curé de la paroisse Saint Lazare-Saint Nicolas, où se trouve le CHU d’Angers et beaucoup d’établissements de soins, a souhaité offrir, avec une équipe de soignants organisateurs, un espace de paroles et d’échanges à celles et ceux qui ont fait le choix de servir leurs frères à travers leur métier, leur mission.

Ce jeudi 24 mars, ils étaient une quinzaine, médecins, infirmiers, ostéopathes, à se retrouver pour travailler en ateliers, échanger sur les difficultés quotidiennes et trouver des leviers positifs pour continuer à avancer.

Un triste constat

La soirée s’est ouverte sur l’intervention d’une spécialiste des pathologies professionnelle : elle a brossé un tableau assez sombre de l’évolution de notre système de santé depuis 50 ans, devenu maltraitant, privant de sens le travail des soignants.
Aujourd’hui, les risques psycho-sociaux ont pris le pas sur les troubles musculo-squelettiques et la violence des patients et de leur famille est entrée à l’hôpital, lieu autrefois sacralisé. Un débat a été conduit autour d’un article de presse qui objectivait la situation des soignants aujourd’hui, déçus que les engagements pris il y a quelques mois pendant la crise sanitaire n’est que faiblement été suivis d’effets.

Des solutions existent

En ateliers, les participants ont pu mettre des mots sur leur ressenti, exprimer « leur vie en miette », voir qu’ils ne sont pas seuls à être confrontés à cette mutilante perte de sens dans leur métier. Ils ont pointé la violence de plus en plus fréquente de la part de patients en détresse, victime des tâches administratives et du manque de personnel, ce qui ne permet pas toujours le dialogue et l’écoute, un des moteurs de la vocation des soignants.

Ils ont aussi échangé sur ce qui leur permettent de se ressourcer : les activités en famille, le sport, les retraites spirituelles, les activités associatives et surtout la nécessité vitale de retrouver une unité intérieure à travers une vie intérieure, spirituelle, riche et équilibrante .

Heureux de ce temps d’échange entre pairs, rendu plus forts par ce partage, chacun s’accorde à dire que cette soirée sera à renouveler. Peut-être autour de la Saint Luc, le saint patron des soignants.
Rendez-vous en octobre !