Des jeunes acteurs de l’Eglise Verte à Beaupréau

Six jeunes de la paroisse Notre-Dame d’Evre (Beaupréau-en-Mauges) ont senti l’importance de faire grandir l’écologie intégrale en Eglise. Depuis plusieurs mois, ils rencontrent des acteurs locaux d’une société plus en accord avec la Création et lancent des actions concrètes...
Claire Banchereau est laïque en mission ecclésiale en paroisse envoyée auprès des jeunes en particulier. A la demande du curé de la paroisse, le P. François Richer, elle a appelé ces jeunes à constituer un premier noyau d’équipe sensibles à ces questions d’écologie : « ce n’est pas un groupe constitué d’amis au départ, mais des jeunes avec des parcours et des compétences différentes.
Etienne est en terminale, Amélie est étudiante en droit, Romane en science politique, Clémentine dans l’environnement. De leurs côtés, Matéo étudies la communication et Lucas suit un DUT en carrières sociales. Ce sont eux six qui réfléchissent et font vivre leurs projets ».
Le groupe est parti de l’enseignement de l’encyclique du pape Laudato Si’ (Loué sois tu) sur l’écologie intégrale pour s’interroger : que pouvons-nous faire pour nous rapprocher de cet appel du pape à reconsidérer nos rapports à la Création, aux autres et à Dieu ? Quelles actions concrètes ? En quoi toute cette démarche vient nous chercher dans notre foi de jeunes chrétiens ?
"La proposition du pape dans Laudato Si’ est très large et pas nécessairement facile à appréhender dans sa globalité. Nos rencontres sont donc l’occasion d’approfondir ce qu’est cet appel à l’écologie intégrale. Nous répondons aussi concrètement à l’appel de notre paroisse qui veut localement aller vers une Eglise plus verte."
Connaître les acteurs de l’écologie autour de chez soi
« Nous avons commencé par observer ce qui se vit sur le territoire de notre paroisse, car nous savons qu’autour de nous des personnes sont sensibles à ces questions ».
Parmi ces rencontres, René Doiezie, éleveur laitier au Fief-Sauvin, qui a choisi de convertir son exploitation à l’agriculture biologique. « Son témoignage a touché les jeunes, car ils ont pu mesurer qu’en faisant ce choix, cet agriculteur avait bien sûr changé sa façon de travailler, mais qu’il menait maintenant une vie meilleure en profondeur grâce à ce rapport renouvelé à la Création. »
D’autres rencontres sont prévues avec des agriculteurs (apiculteurs, maraîchers) catholiques ou non qui s’interrogent sur leurs pratiques professionnelles.
Ces rencontres pourront aussi être le prétexte de présentation auprès des collégiens, lycéens de la paroisse. « Le groupe veut s’y investir, car ils veulent sensibiliser largement et ouvrir les yeux de leurs camarades. »
Des actions modestes amenées à grandir !
Le contexte sanitaire n’a pas encore permis de déployer des actions d’ampleur. Toutefois, l’Eglise Verte débute dans la maison paroissiale de Beaupréau, où le groupe a mis en place le tri des déchets pour les associations et les activités qui se déroulent sur place. « Une démarche toute simple, souligne Claire, mais qui est une façon de sensibiliser, de travailler à une prise de conscience ».
D’autres activités sont prévues comme des chantiers de désherbage, d’entretien autour de lieux communs ou appartenant à l’Eglise.
Pour Claire, "fondamentalement ces actions ne sont pas une fin en soi, mais plutôt l’occasion de les relier avec des temps d’échanges spirituels. En effet, grâce à ce type d’actions, nous vivons un temps gratuit avec d’autres : cela crée du lien entre les hommes et déplace notre regard sur la notion de don de soi par le service rendu."
"Réfléchir et agir ensemble pour la Création, cela nous interroge sur le contenu de notre prière : nous prions souvent pour nos demandes plus personnelles. Mais il faut aussi y intégrer les autres, la nature, l’environnement pour vraiment prendre la mesure que tout est lié. Cela peut nous aider à sortir de nos propres excès et de notre égoïsme".
Vers un jeu de société imaginé par les jeunes
Les idées ne manquent pas, comme ce projet de jeu de société Laudato Si’ que les jeunes du groupe veulent créer de toutes pièces pour sensibiliser à l’écologie intégrale. Cartes, échanges et actions concrètes au programme : une façon ludique de réfléchir à nos choix de vies.
« C’est sûr nous avons plein d’idées à mettre en œuvre, mais cela en vaut la peine car ce projet d’Eglise Verte fait profondément du bien à l’individu dans sa vie personnelle et spirituelle. Ce n’est qu’un début", se réjouit Claire !
Aller plus loin :
Une année Laudato Si’ (2020-2021)
Le label Eglise Verte