Formation des futurs prêtres : discerner pour rentrer au séminaire

Témoignage de Benoit, séminariste


Benoit est séminariste du diocèse d’Angers. A l’occasion de la journée de prière pour les vocations, il partage sa vision [1] de la propédeutique, l’année de discernement avant de rentrer au séminaire.

L’année dite de propédeutique précède l’entrée au séminaire. Elle est proposée à des jeunes hommes qui réfléchissent à se donner dans le sacerdoce.

Pour Benoit qui l’a vécu au sein de la maison Charles de Foucauld (Saint Pern, 35) en 2019, "c’est une année de fondation spirituelle à l’écart du monde. Elle prend en compte trois dimensions importantes qui ont la finalité chacune d’aider au discernement de la vocation et à la perception du sens de la prêtrise : les dimensions spirituelle, humaine et intellectuelle."

La dimension spirituelle : mieux se connaître pour savoir à quoi Dieu nous appelle

D’abord la dimension spirituelle. La propédeutique est une année qu’il voit personnellement "comme un moment privilégié pour se connaitre en Dieu et qui permet de se rapprocher de Dieu et vivre une vraie vie spirituelle. Puisque la spiritualité n’est pas détachée du réel, elle permet de se mieux se connaitre, de discerner ce qui rend heureux et ce à quoi Dieu nous appelle."

Cette dimension spirituelle est rythmée par la vie de prière avec l’oraison, les laudes qui sont la prière communautaire du matin et la lecture de la Bible. La messe tient une place centrale dans la vie de la Maison Charles de Foucauld et se situe bien au milieu de la journée. Les vêpres, c’est-à-dire la prière du soir, et les complies (prière avant de se coucher) complètent les temps quotidiens de prière.


Chaque semaine un prêtre vient témoigner et partager son expérience de vie sacerdotale. Cela fait découvrir la diversité des visages de prêtres et des missions qui leurs sont confiées.

A la découverte du silence...

Un élément majeur qu’on découvre aussi, c’est le silence. Le silence, à travers une mise à l’écart avec le moins d’interférence possible pour écouter Dieu. Chaque jour entre les complies (22h) et le début des cours le lendemain (habituellement 9h45), c’est le silence dans la maison De même chaque mois, il est instauré une journée dite « désert », c’est-à-dire 24 heures de silence et de prière personnelle.

Egalement, deux grands moments de 30 jours sont consacrés au vécu d’une expérience de pauvreté, c’est-à-dire un mois à faire dans une association et un autre mois de retraite ignatienne, une retraite de silence permanent.

Le service, la vie communautaire et des cours

Ensuite, la dimension humaine est importante. Elle est enrichie par la vie communautaire. Pour Benoit, l’une des premières choses qu’on apprend à la maison Charles de Foucault, c’est « apprendre à faire son lit ou à faire le ménage ». Cela participe de la construction de la personne humaine et permet de se découvrir davantage et de se rapprocher des autres propédeutes à travers la vie de communauté.


Au début, nous dit Benoit « on s’interroge sur les uns et les autres, puisqu’on se découvre et à la fin de l’année on s’appelle frères ». Cette vie de communauté finit par créer une belle cohésion et une bonne fraternité entre les propédeutes.

Elle s’enrichit par toutes les activités faites ensemble, comme les travaux manuels, les repas communautaires, les temps libres, d’échange et le sport. Les propédeutes visitent aussi chaque mercredi après midi des personnes âgées en maison de retraite ou des personnes hospitalisées.


Enfin, la dimension intellectuelle, avec deux heures de cours chaque jour conduit jusqu’à la fin de l’année.

Et après ?

Au terme de cette année chacun est invité à écrire une lettre pour son évêque. On peut y formuler une demande pour poursuivre son discernement au séminaire, ou encore l’informer de son entrée dans une communauté, un autre diocèse ou encore lui faire part de son choix de poursuivre autrement son chemin de vie.

[1Ce témoignage a été donnée lors d’un échange avec l’évêque du Mans, le 22 avril dernier ; vidéo à consulter