L’Assemblée plénière de Lourdes

Le cri de la Terre et le cri des pauvres


Adrien Louandre, responsable de l’écologie intégrale dans le diocèse d’Angers était début novembre à Lourdes avec Monseigneur Delmas pour l’Assemblée Plénière des évêques de France. Une Assemblée plénière centrée sur le rapport de la Ciase, et le crie des victimes mais aussi sur le cri des pauvres et le cri de la Terre. Il raconte :

« En tant qu’animateur écologie intégrale pour le diocèse du Maine et Loire, j’ai eu la chance d’accompagner Mgr Delmas à Lourdes durant deux jours lors de l’Assemblée plénière des évêques de France autour de la question "écologie et pauvreté". Il convient de noter que les évêques ont donc travaillé cette question en parallèle des questions si difficiles autour de la pédophilie. Plusieurs choses ont pu me marquer et je vous les partage ici.

Tout d’abord, les évêques et notamment Mgr De Moulins Beaufort, Mgr Leborgne et Mgr Blanchet, président et vices présidents de la Conférence des évêques de France ont très bien perçu l’urgence écologique dans laquelle nous sommes : l’Eglise de France est aux côtés de la science. De plus, ils ont pris le temps d’écouter les plus pauvres : des réfugiés iraniens aux personnes touchées par l’alcoolisme ou une misère affective. Merci à eux, d’ailleurs, d’avoir eu le courage de témoigner, on imagine à quel point cela peut être difficile.

La deuxième chose qui m’a marqué, c’est cette corrélation entre l’écologie et la synodalité : lors d’un atelier sur un éco-lieu du diocèse de Besançon soutenu par le Secours Catholique, j’ai pu percevoir que le projet s’est construit pierre après pierre, main dans la main avec les plus pauvres. L’écologie intégrale ne pourra être un cap et une vision que si toutes les personnes de bonne volonté, quelle que soit leur situation et leur histoire y participe et y trouvent leur compte. Une phrase me revient : "Si nous n’écoutons pas les paroles [de ceux qui sont broyés par la vie] il ne restera que les silences et les cris". Il ne s’agit pas de "planter 3 carottes" : l’écologie est bien une vision permettant de rebâtir des liens à tous les niveaux possibles. Nous avons d’ailleurs dit "tout sera lié" et ne sommes pas restés uniquement au constat que scientifiquement "tout est lié". Il s’agit donc pour le chrétien de créer des ponts et de vivre l’Evangile dans tous les aspects de sa vie !

Une troisième chose m’a marquée : le nombre d’éco-lieux déjà créés ou en création partout en France. Un éco-lieux c’est un espace (pour familles, pour personnes engagées qui veulent vivre autrement etc.) où des laïcs prient, sont accompagnés, vivent l’écologie sociale et l’écologie environnementale, notamment en vivant avec les plus pauvres, des prisonniers en réinsertion, des femmes battues etc. Je suis convaincu que dans 10 ans, tous les diocèses en auront et que cela pourra bouleverser la vie de notre Eglise !
De manière générale : rencontrer beaucoup d’acteurs de l’écologie intégrale montre bien que tous ceux qui y travaillent dans les diocèses, dans les mouvements, dans les paroisses, dans l’enseignement catholique ou chez eux simplement, ne sont pas seuls ! Beaucoup de belles personnes font des belles choses. A nous de poursuivre la dynamique qui débute en Maine et Loire et de l’intensifier ! »