La vie religieuse, une vie synodale !

A l’occasion de la fête de la vie consacrée qui sera célébrée le 2 février prochain, Jean Quris, délégué épiscopal à la vie consacrée nous parle de la synodalité qu’il voit à l’œuvre au cœur des congrégations.
"Témoin depuis de nombreuses années de ce que vivent les religieux et religieuses (de vie apostolique ou contemplative), je suis frappé de voir combien la vie de leurs communautés et congrégations est profondément synodale.
Dans la vie même d’une abbaye, d’un monastère, il y a ce qu’on appelle le « chapitre », rencontre où, sous la conduite du supérieur (abbé, abbesse, prieure…), sont débattues et décidées les grandes orientations de la vie communautaire. Il y aussi des « conseils » (pastoral, économique) et différentes manières de consulter les frères et sœurs. C’est ainsi que la communauté cherche en permanence à grandir dans la fidélité à l’Évangile et à sa Règle de vie. Chaque moine ou moniale a « voix au chapitre » à partir de son engagement définitif dans la communauté (vœux perpétuels). Le Chapitre Général est une autre instance de discernement et de décision.
Dans les congrégations apostoliques, le « chapitre général » réunit à intervalle régulier des délégués de toutes les communautés pour un temps assez long (plusieurs semaines souvent) pour faire le point sur les années écoulées et prendre les décisions pour les années à venir en fidélité au charisme de la Congrégation. C’est le temps aussi où sont élus pour un mandat limité (souvent 6 ans, renouvelable une seule fois) les supérieurs généraux et leurs conseils.
Un autre exemple de synodalité sont les échanges que vivent les religieux et religieuses avec les autres membres de l’Église diocésaine. De diverses manières (« chrétiens associés », « tiers-ordre », « oblats », « fraternités »…), des hommes et des femmes se nourrissent du charisme des congrégations et y trouvent un soutien pour leur engagement dans le monde ou dans leurs responsabilités ecclésiales. Mais en même temps les congrégations reçoivent de ces échanges un dynamisme et une espérance donnant sens à leur engagement radical à la suite du Christ.
Une manière de « faire synode » ne serait-elle pas de provoquer ici ou là des échanges avec les religieux et plus largement les consacrés que nous côtoyons dans nos paroisses, mouvements ou autres réseaux."
Jean Quris, délégué épiscopal à la vie consacrée