Les reliques de sainte Bernadette au Carmel d’Angers

Le grand reliquaire dans la chapelle du Carmel d’Angers

Depuis le 25 mars, notre diocèse a accueilli les reliques de Sainte Bernadette Soubirous. La joie de la savoir parmi nous se partage dans diverses paroisses et communautés qui proposent des temps de prières ouverts à tous. Ce lundi 12 mars, Sainte Bernadette était l’hôte des Carmélites de notre diocèse. Avec elles, revivons cette journée de joie et de grâce....

Sœur Sabine Marie a préparé la venue des reliques de Bernadette au Carmel d’Angers. Carmélite depuis 25 ans, elle est en charge du du service de la liturgie.

Vous avez reçu le 12 avril dernier les reliques de Sainte Bernadtte. Pourriez-vous nous partager les sentiments qui vous animent ?

Sr Sabine- Marie : Le sentiment le plus prégnant, c’est la joie d’abord d’accueillir Bernadette et je trouve que c’est vraiment une grande sollicitude du Seigneur.

Parce qu’en cette période où nous ne pouvons pas aller à Lourdes et avec les voyages compliqués, c’est Bernadette qui vient dans notre diocèse et dans notre Carmel. C’est vraiment la prévenance du Seigneur et sa tendresse.

Il vient au-devant de tous ces petits que nous sommes et tous ces gens qui vont prier Bernadette, la Vierge Marie et le Seigneur.

Je pense que c’est la joie qui domine et une grande paix. Car la paix, est aussi caractéristique de Lourdes et il y a toujours une grande paix qui est donné à Lourdes et nous la recevons là dans notre maison.

Nous comprenons bien ces sentiments de paix et de joie pour vous-même et que vous partagez avec les fidèles qui depuis ce matin se succèdent devant le reliquaire. Alors, pour vivre pleinement ce moment, qu’aviez-vous prévu, car une journée, ça passe vite tout de même ?

Sr Sabine- Marie : En fait les reliques sont arrivées le soir du 11 Avril, donc hier vers 18h30.

Nous avons fait une petite célébration d’accueil avec des textes de Bernadette, des litanies, des prières et nous avons dû fermer la chapelle pour les fidèles à cause du couvre-feu. Mais la communauté a veillé toute la nuit en se relayant par une ou deux sœurs, une heure chacune et c’était très beau.

A partir de ce matin, la chapelle était de nouveau ouverte. Nous avons maintenu bien sûr l’Eucharistie, tous les offices liturgiques habituels d’autant plus que nous sommes dans le temps pascal et les gens étaient nombreux.

Nous avons placé également différents temps de prières de chapelet dont deux ce matin et deux cet-après-midi avec des chants, des litanies, des intentions.

Nous avons fait nôtres les prières fournies par les sanctuaires de Lourdes qui nous aidé aussi à préparer ce programme. C’est aussi une façon de nous metre en communion avec tous les pèlerins de Lourdes.

Temps de prières silencieux au Carmel d’Angers

Quelle signification donnez-vous à la présence des reliques dans votre communauté particulièrement ?

Sr Sabine- Marie : La dévotion aux reliques, c’est quelque chose de très important et ça nous conduit toujours au Seigneur.

Sainte Bernadette d’ailleurs, n’a jamais voulu s’arrêter à elle-même. Elle a toujours conduit à Marie ou à Jésus. Elle vient nous aider par son attitude, par sa vie, par sa prière, par sa présence à travers ses reliques à prier la Vierge, à prier Jésus.

Elle nous permet d’être en communion avec tous les malades, tous les souffrants et à prendre une part plus intense encore à la prière pour les pécheurs puisque c’est aussi le message de Lourdes.

Alors pour se préparer en communauté, nous avons regardé le film « Bernadette » de Jean Delannoy, qui nous a beaucoup aidées. C’est vrai qu’ici en communauté, nous avons aussi les reliques de la petite Thérèse, des parents Martine et c’est toujours une grande grâce.

Mais là c’est Bernadette, c’est différent, c’est la simplicité, c’est Lourdes, ce sont les malades, tous les souffrants et c’est le monde entier. On se sent vraiment en communion avec la présence de Bernadette au milieu de nous.

Et pour les personnes qui traversent cette période difficile de la pandémie qui a généré et continue à générer encore un grand nombre de difficultés et de souffrances, parfois très graves, quel sens donne-vous à cette présence des reliques de Sainte Bernadette dans notre diocèse ?

Sr Sabine- Marie : Avec tout ce qu’on vit actuellement au niveau de la santé, des malades, la présence de Bernadette a aussi un sens assez fort.

Elle a beaucoup souffert au niveau de sa santé, elle a souffert aussi moralement, socialement, économiquement et ça rejoint tellement ce que vivent nos contemporains fragilisés aussi par la pandémie sous tous les aspects.

C’est un véritable cadeau d’avoir Sainte Bernadette, parce qu’elle nous enseigne à travers toutes les souffrances ce qu’elle a vécu, comment rejoindre le Seigneur et nous invite à s’abandonner à lui dans la confiance.

Elle a beaucoup souffert Bernadette et pas seulement à cause de sa santé. Et donc c’est un grand encouragement, elle nous donne une force. C’est un modèle très fort en ce moment.

Puisque vous êtes en charge de la liturgie ici au Carmel, quel est le terme approprié quand on retrouve devant une relique ? La vénère-t-on et l’adore-t-on ?

Sr Sabine- Marie : Pour une relique, il convient d’employer le mot vénération parce que l’adoration est réservée à Dieu seul.

On peut vénérer les reliques d’un Saint mais à travers ce Saint, ce sont les œuvres de Dieu dans cette personne que l’on admire. Sa vie glorifie Dieu. On ne s’arrête donc pas au Saint mais à travers le Saint, on rejoint le Seigneur.

Quel est le message principal de Bernadette selon vous ?

Sr Sabine- Marie : Le message de Bernadette, c’est gardez courage et dans la souffrance, ne désespérez pas. Abandonnez-vous au Seigneur, il est là.

Les apparitions de Lourdes en effet, c’est une bonté de Dieu. C’est Dieu qui visite son peuple. Il ne nous laisse pas, il est avec nous et il ne nous fera jamais défaut.

Alors quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, il faut rejoindre le Seigneur et c’est ce qu’a fait Bernadette toute sa vie.