P. Emmanuel Bouchaud : curé pour la première fois !

- Le P. Pascal Batardière, vicaire général et P. Emmanuel Bouchaud, messe d’installation en l’église de Brain-sur-l’Authion le 29 sept. 2019
Ordonné prêtre en 2012, le P. Emmanuel Bouchaud devient curé pour la première fois en cette rentrée 2019. Mgr Delmas lui a confié la charge des paroisses Saint-François-aux-Portes-d’Angers (Saint-Sylvain-d’Anjou) et Saint-Jean-de-Loire-Authion (Brain-sur-l’Authion). A cette occasion, il partage son regard sur ces premiers pas en paroisses et le sens profond du ministère de curé...
Comment abordez-vous cette charge de curé que vous confie Mgr Delmas ?
Cette charge je la reçois dans la disponibilité et la confiance que l’Église me fait. C’est aussi avec mon humanité que j’essaierai de la vivre. Je suis heureux de partager ce ministère avec mes frères prêtres et diacres et avec tous les fidèles des deux paroisses.
L’Église trouve sa raison d’être dans les charismes, les talents, mais aussi dans les ministères qui sont confiés à quelques-uns et que nous accomplissons au nom de notre baptême, pour le bien et l’édification du peuple de Dieu. Cette dynamique de coresponsabilité m’apparaît primordiale pour l’exercice de la charge de curé : chacun est appelé à mettre en valeur les dons qu’il a reçus au service de l’Église.
Je compte sur l’engagement et le soutien de chacun des fidèles pour accomplir au mieux cette charge qui m’est confiée.
Vous avez vécu votre messe d’installation dimanche dernier à Brain-sur-l’Authion. Un moment, une phrase vous ont t’ils marqué en particulier ?
Je retiendrai d’abord le moment du renouvellement des promesses faites à l’ordination. Des représentants de la communauté chrétienne m’ont entouré : une manière de signifier que le prêtre est un homme appelé par l’Eglise parmi le peuple de Dieu à donner sa vie pour l’annonce de l’Évangile. C’est ce "oui" qui est né, qui s’est façonné au sein de l’Église et que j’ai renouvelé devant le peuple de Dieu.
La phrase qui m’a marqué c’est celle de la liturgie de ce dimanche, commentée par le P. Batardière, au cours de l’homélie : « Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle » [1].
Je l’ai reçue dans une invitation à vivre la foi de Pâques dans ma vie chrétienne, celle de connaître la Vie éternelle. Elle me rejoint aussi comme prêtre, dans l’annonce de l’Évangile du Christ Ressuscité auprès du peuple de Dieu qui m’est confié. Cette exhortation de Paul s’adresse également à notre paroisse dans ce qui la rassemble et la constitue au cœur de chaque célébration eucharistique, source et sommet de toute vie chrétienne.
Un mot sur votre accueil, vos premiers contacts en paroisses ?
Bien sûr, j’ai été très touché par l’accueil chaleureux, bienveillant, délicat des paroissiens.
La présence de nombreux fidèles, des représentants des élus locaux, des chefs d’établissements scolaires de la paroisse montrent aussi qu’en cette occasion le ministère de prêtre diocésain s’inscrit en un lieu, avec des personnes, avec une histoire… C’est tout cela qui fait la beauté d’une vie paroissiale !
Comment envisagez vous vos premiers pas en paroisse ?
En découvrant progressivement la réalité des deux paroisses, je rends grâce pour tout ce que mes prédécesseurs ont semé. En arrivant dans ce nouveau ministère, je prendrai le temps d’écouter, de découvrir les différentes réalités ecclésiales.
Ce premier mois est l’occasion de rencontrer des services paroissiaux, des Communautés ecclésiales de base, des relais paroissiaux. Mon désir est de vivre la proximité avec les paroissiens dans l’ordinaire de la vie que nous partageons.
Ce compagnonnage passe bien sûr par les demandes sacramentelles et pastorales, mais aussi dans la préparation de ces temps forts, les rencontres simples et gratuites.
Curé : un "métier" difficile ou "une joie à partager" ?
Il n’y a pas de modèle de curé. C’est une charge qui se vit avec le peuple de Dieu qui nous est confié et en communion avec toute l’Église en particulier avec notre évêque et l’ensemble des prêtres du diocèse.
En s’adressant aux prêtres pour les 160 ans de la mort de saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars, en août dernier, le pape François a souligné que le prêtre est « parfois devant, parfois au milieu, parfois derrière : devant, pour guider la communauté ; au milieu pour mieux la comprendre, l’encourager et la soutenir ; derrière, pour la maintenir unie et qu’elle n’aille jamais trop en arrière… ».
C’est une belle manière de décrire une posture dans l’exercice du ministère de prêtre. Dans la proximité et la sollicitude, je vis cette mission dans ce désir d’encourager, de stimuler, de soutenir les fidèles en étant particulièrement attentif aux plus petits, aux plus pauvres, à ceux qui souffrent. Mais aussi, la vie du prêtre trouve sa raison d’être dans la prière qui se nourrit de la vie du peuple de Dieu et qu’il célèbre particulièrement à chaque eucharistie.
Curé de paroisse : exercice solitaire ou travail commun ?
Il m’apparaît essentiel de souligner le défi de la synodalité dans l’exercice de cette charge. En effet, l’Église est appelée à prendre un visage relationnel qui place au centre l’écoute, l’accueil, le dialogue et le discernement commun. Faire l’expérience de « cheminer ensemble » est un véritable style qui m’habite, dans la mission qui m’est confiée, mais aussi dans le discernement que les communautés chrétiennes que j’accompagne sont appelées à vivre, à l’écoute de l’Esprit-Saint.
C’est ainsi que nous pourrons discerner les appels que nous recevrons, avec la contribution de tous. Ce défi de la synodalité, appelé à structurer la vie ecclésiale, trouve une illustration en paroisse avec les équipes d’animation paroissiale (EAP) et les différents services paroissiaux. Mais, il apparaît décisif de le rappeler pour dynamiser la mission de nos communautés chrétiennes dans un dialogue avec nos contemporains et en particulier pour accompagner ceux qui sont les plus loin de l’Église.
Si le pape François souligne que c’est une « joie à partager », c’est aussi pour redire que le prêtre est appelé, comme disciple du Christ, à témoigner de l’absolu de l’Amour de Dieu pour tous. Être témoin du chemin spirituel de ceux que nous rencontrons, de l’œuvre de l’Esprit en chacun est une des grandes sources de joie de notre ministère de prêtre.
Informations pratiques :
- Site Web de la paroisse Saint-François-aux-Portes-d’Angers (Saint-Sylvain-d’Anjou)
- Site Web de la paroisse Saint-Jean-de-Loire-Authion (Brain-sur-l’Authion)
[1] Première lettre de Saint-Paul apôtre à Timothée, 6, 12