Personnes victimes d’abus : Journée mémorielle du 20 mars



"Va ! je t’envoie"
« Dieu viens à mon aide, Seigneur à notre secours ! », clame si souvent l’Église par la voix de ceux qui prient la liturgie des heures. C’est un cri et un appel. Il n’y a pas de cri qui ne soit un appel ! Celui qui se présente devant Dieu se sait comme emporté par le Seigneur dans une solidarité qui est celle que l’Éternel commande. Dès lors « mon aide » est inséparable de « notre secours ». L’appel de Dieu ne nous éloigne pas des cris de l’humanité ; l’interpellation du Seigneur à Moïse depuis le buisson ardent nous l’enseigne avec force. Moïse – qui est loin d’être pur – ne se sent plus concerné par ce que vivent les hébreux ; mais rencontrer Dieu lui fait épouser la cause de l’humanité blessée : « j’ai vu la misère de mon peuple… Va ! Je t’envoie » (Ex. 1, 7-10).

Une journée mémorielle
C’est dans cet esprit que, le dimanche 20 mars, l’Église catholique en France vivra un temps mémoriel pendant la liturgie dominicale ou en proximité. Cette démarche pénitentielle de prière est celle du corps de l’Église envers Dieu et envers les personnes victimes d’abus par des personnes à qui l’Église avait confié une responsabilité. De victimes, ces personnes deviennent témoins qui nous interpellent. Solennellement, nous implorerons le courage de la conversion et la grâce d’être artisans de paix et de justice. Il est important de demander ensemble et de recevoir du Seigneur une attention renouvelée, une solidarité et une vigilance plus vives pour le service de ce monde.
Cette journée mémorielle prend place durant le temps du Carême, elle s’inscrit donc dans l’appel à la conversion qui irrigue notre marche vers Pâques. Lors de l’assemblée plénière des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort indiquait l’esprit de ce temps : « Il est trop tard pour que nous puissions essuyer vos larmes, il ne l’est pas pour que nous nous souvenions de vous ».



Itinéraire de conversion
Méditer sur nos fautes, sur celles qui sont placées sous nos yeux, sur celles qui ont pu nous blesser, c’est aussi solliciter la guérison, être saisi et transformé ; c’est être réveillé dans l’appel à la justice et la vérité.
Chaque communauté pourra vivre un temps de célébration avec des éléments spécifiques, soit durant la messe dominicale, soit durant un chemin de croix ponctué de paroles de personnes victimes, soit par une célébration de la Parole (ou une liturgie des heures adaptée), soit par un petit livret pour chaque jour de la semaine méditer un passage de l’Écriture, découvrir l’extrait d’un témoignage et celui d’un éclairage. Une messe sera aussi célébrée à la cathédrale Saint Maurice par Monseigneur Delmas, à 18h30.
En écoutant les victimes des abus, nous percevons la nécessité de regarder en vérité nos fautes et nos péchés. Le chemin du Carême est un itinéraire de conversion authentique que nous sommes invités à prendre sans hésitation. Il se déploie pour nous donner les moyens de retrouver une relation ajustée avec Dieu, avec le monde qui nous entoure et avec nous-mêmes.

Père Régis Bompérin

Retrouver les supports pour aider à vivre cette journée mémorielle ci-dessous :
Livret de prière - Témoins pour une vie nouvelle
Dossier liturgique - Témoins pour une vie nouvelle
Chemin de croix - Témoins pour une vie nouvelle
Image et prière - Témoins pour une vie nouvelle
Livret d’information du diocèse d’Angers sur la lutte contre la pédophilie et les abus dans l’Eglise