
Les scouts et guides de France sur notre (...)
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Du 3 au 28 octobre, l’Église universelle célèbre un Synode des évêques sur le thème « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». L’enjeu ? « Prendre soin » des jeunes, une mission centrale et inhérente pour l’Église.
Le pape François a réuni autour de lui pendant un mois 267 pères synodaux (dont 4 évêques français), 23 experts, 49 auditeurs et, c’est une nouveauté 36 jeunes du monde entier. Les pères synodaux veulent en effet se laisser interpeller...
Pendant un mois, les travaux du synode se dérouleront suivant le contenu de l’"Instrumentum Laboris", c’est à dire un document de synthèse de toutes les consultations depuis la convocation du pape le 6 octobre 2016 (questionnaire en ligne, séminaire international , réunion pré-synodale avec des jeunes du monde entier en mars 2018).
Il y a trois parties dans cet Instumentum Laboris : "l’Eglise à l’écoute de la réalité", "la foi et le discernement vocationnel", "les chemins de conversion pastorale et missionnaire".
À la fin du synode, le 24 octobre prochain, un document final du synode sera présenté aux évêques. Il sera voté le 27 octobre avant d’être remis au pape. Habituellement, l’évêque de Rome rédige ensuite une exhortation apostolique post-synodale.
Zoom sur cet événement de premier plan avec le P. Emmanuel Bouchaud, responsable de la pastorale des étudiants (Service Jeunes)...
En précisant les objectifs de ce Synode, le Pape François propose de « chercher de nouveaux chemins et de les parcourir avec audace et confiance, en gardant le regard fixé sur Jésus et en s’ouvrant à l’Esprit-Saint pour rajeunir le visage même de l’Église ».
L’idée majeure est d’accompagner les jeunes dans leur parcours de discernement en ce « changement d’époque ». Pour ce faire, le Saint Siège a publié un document de travail en vue du Synode. Il en ressort trois grands axes de réflexions : "reconnaître, interpréter et choisir", extraits de l’exhortation La joie de l’Evangile (EG 51).
Reconnaître, c’est un appel pour l’Église à vivre une posture d’accueil à l’égard des jeunes, dans le regard et l’écoute, avec sollicitude et attention.
Dans un contexte sociétal marqué par la « liquidité », la pluralité et la multiplicité, de nombreux jeunes ont soif de sens et de spiritualité. Ainsi, la construction de l’identité apparaît comme un défi majeur.
Lors d’une consultation des jeunes en vue du synode, des angevins exprimaient ce désir de « réussir à évangéliser, d’être chrétiens et de le montrer aux autres ». De leur difficulté à « définir l’Église », ils sont également désireux de se former, « une formation intégrale qui prenne au sérieux les questions, les doutes ».
Si peu de place leur est accordé dans les paroisses et leurs instances décisionnelles, la liturgie apparaît pour beaucoup un lieu d’intégration et de formation, comme une « porte d’entrée » dans la vie de l’Église.
Interpréter, une étape essentielle pour dialoguer avec notre monde et en particulier avec les jeunes générations. Au fondement de la vie chrétienne, se trouve mise en lumière la vocation baptismale qui est intrinsèquement missionnaire.
Ainsi, la vocation n’est pas réduite à une compréhension restreinte tel l’appel à devenir prêtre ou à entrer dans la vie consacrée, mais comme la manière même d’évangéliser les jeunes en les accompagnant dans le discernement de tous leurs choix.
L’enjeu est de développer une « culture des vocations » enracinée dans la prise de conscience que toute vie est vocation, une vocation à l’amour. L’accompagnement des jeunes dans toutes ses dimensions apparaît pour l’Église comme un enjeu fondamental : répondre à leur demande d’être guidés et écoutés.
Choisir, comme une manière pour l’Église de remplir sa mission auprès des jeunes et de les rejoindre : les aider à rencontrer le Seigneur, à faire l’expérience qu’Il les aime et à répondre à son appel, à la joie de l’amour.
Nous y retrouvons la dynamique missionnaire souhaitée par le pape François, d’une Église du dialogue qui met au centre la « culture de la rencontre ».
Le document de travail en vue du Synode décline des lieux et des réalités pour rejoindre la vie des jeunes : le monde du numérique, la musique, le sport, l’amitié… sans oublier les diverses situations de fragilité et d’exclusion.
Dans l’appel à lire « les signes des temps » voulu par le Concile Vatican II, nous pouvons relire avec intérêt ce passage de la Joie de l’Évangile du pape François : « … chaque fois que nous cherchons à lire les signes des temps dans la réalité actuelle, il est opportun d’écouter les jeunes et les personnes âgées. Les deux sont l’espérance des peuples. Les personnes âgées apportent la mémoire et la sagesse de l’expérience, qui invite à ne pas répéter de façon stupide les mêmes erreurs que dans le passé. Les jeunes nous appellent à réveiller et à faire grandir l’espérance, parce qu’ils portent en eux les nouvelles tendances de l’humanité et nous ouvrent à l’avenir, de sorte que nous ne restions pas ancrés dans la nostalgie des structures et des habitudes qui ne sont plus porteuses de vie dans le monde actuel. » (EG 108).