Une formation pour les accompagnateurs spirituels

Les accompagnateurs spirituels du diocèse se sont retrouvés mardi 29 mars à l’abbaye de Bellefontaine pour une formation avec le père Martin Pochon, jésuite de la communauté de Nantes. Au service de l’accompagnement et de l’écoute : une belle mission d’Église.

Ils étaient 24 accompagnateurs spirituels du diocèse pour cette journée de retrouvailles bienvenue après une interruption due au Covid ! Le thème de la journée était : « Pour un accompagnement sans emprise : comment relire notre expérience d’accompagnement ? Quels obstacles surmonter ? Quels fruits en retirer ? »

Le père Martin Pochon a commencé par rappeler la mission des accompagnateurs spirituels : « Il s’agit bien d’aider une personne à regarder comment l’Esprit l’anime, lui donne une âme ; l’aider à découvrir sa vocation singulière, l’aider à renaître d’en haut, pour être dans l’Eglise et dans le monde à sa juste place » a -il redit, en précisant que le fait « d’accompagner une (…) lui permet de tenir le gouvernail de sa vie, de devenir un sujet libre, acteur de sa vie en présence de Dieu. »

Accompagnement spirituel

Garder la bonne distance

Mais au cœur de cette écoute, plusieurs pièges sont à éviter. En effet, quand une personne demande un accompagnement, elle accepte d’ouvrir la porte de son cœur et se rend alors vulnérable. Pour éviter toute forme d’emprise, il convient de ne jamais décider à la place des personnes accompagnées, ne pas projeter ses propres intérêts dans l’expérience de vie partagée, de garder une juste distance pour éviter de s’attacher et toujours renvoyer à la source qui est Dieu lui-même.

Plusieurs moyens existent : décider d’une charte qui permettra à tout moment de faire le point et de passer le relais vers une autre forme d’accompagnement si besoin, ne pas répondre immédiatement à toute demande, mais servir la liberté du sujet qui a en lui-même sa propre boussole intérieure.

Le père Martin a remis aux participants une grille de relecture de la pratique de l’accompagnement spirituel. Tout accompagnement demande le plus grand respect de la part de l’accompagnateur. L’attitude de fond sera toujours la foi, l’espérance et la charité pour permettre à l’accompagné d’avancer et de grandir en liberté.

Partage d’expérience

Après un temps d’échange en groupe pour partager les expériences d’accompagnement, les participants ont approfondi avec le père Martin différentes questions : savoir mettre fin à un accompagnement et passer le relais quand s’installe l’usure ou que l’accompagnement devient une simple conversation ; savoir distinguer désolation et dépression ; réfléchir à la bonne fréquence des rencontres ; réfléchir aux temps nécessaires de supervision...
En seconde partie de journée, les accompagnateurs ont pris un temps de rencontre personnelle avec le père Martin pour relire de manière plus particulière leurs propres accompagnements.

Une belle journée profitable à tous selon l’expression d’une participante : « L’apport d’aujourd’hui rejoint bien notre vécu et reprécise les points importants auxquels il convient d’être vigilant. Cette journée me réconforte et me rend réellement service. Elle réveille et dépoussière nos pratiques d’accompagnement spirituel ! »

Père Jean-Paul Avrillon, de l’équipe diocésaine du pôle vie spirituelle