Une mission au Pérou en famille !

Lorraine et Geoffroy Houette sont rentrés l’été dernier d’une mission de deux ans au Pérou en famille, avec l’organisme Fidesco. Bousculée par la crise sanitaire, leur mission au service de l’écologie leur a fait toucher du doigt la pauvreté. Une expérience bouleversante.
À Manchay, grande ville de la banlieue de Lima, "il ne pleut jamais", explique Lorraine Houette, originaire de l’Anjou. Comme son mari, elle est ingénieure agricole.
Ils arrivent sur place en septembre 2019 avec leurs quatre enfants, dans le but de servir une cause qui leur tient tous les deux à cœur : l’écologie.
Dans cette région, il y a tout à faire et Manchay Verde est un lieu unique en son genre. Dans cet environnement "très aride", des arbres ornementaux ont été plantés sur 6 hectares de colline désertique : une initiative née douze ans plus tôt, dans le but d’offrir un cadre de verdure aux habitants.
À leur arrivée, Lorraine et Geoffroy poursuivent le travail entretenu par les volontaires successifs. Objectif : irriguer la plantation grâce au traitement des eaux usées et planter de nouveaux arbres, tout en faisant vivre le site (communication sur les réseaux, liens avec les partenaires, avec la mairie et les associations de quartiers etc.).
- Lorraine et Goeffroy Houette et leurs enfants
Après la pandémie, une mission inattendue
En parallèle, le couple a pour mission de sensibiliser des collégiens aux questions d’environnement en organisant par ex. un concours de recyclage pour les écoles de la ville. Une mission d’envergure pour les deux volontaires et qui va être mise à mal en 2020 par la pandémie, même si le confinement a permis au couple de renforcer les liens avec les habitants du quartier.
Dans l’incertitude de l’avenir, comment envisager la suite ? "On a su rapidement vers mai-juin, que l’école allait se faire à distance. Il fallait repenser la sensibilisation", explique Lorraine qui avec son mari, remarque que les gens ont des habitudes « de la France d’il y a 50 ans », comme la nounou des enfants qui jette tous les déchets à la poubelle sans trier.
Ils ont alors l’idée d’installer dès le mois de septembre une dizaine de containers de recyclage dans les quartiers de la ville, tout en animant des topos d’information et de présentation de leur projet.
Proximité avec les quartiers pauvres
Puis en avril 2021, le couple est sollicité par les « ollas communes – marmites populaires » : groupes de femmes créés pendant le confinement, qui viennent cuisiner au feu de bois au milieu des quartiers pauvres, afin d’offrir un repas chaud aux habitants. « On a fait de toutes ces « ollas » des sites de recyclage. On fixait une date tous les deux mois, et faisions le tour avec le recycleur. Les personnes vendaient leurs bouteilles en plastique sur place. Le fait de ramasser ces bouteilles nettoyait les rues, rapportait de l’argent qui fournissait des vivres aux « ollas » et aux associations de quartier » détaille la jeune maman. En effet au Pérou, les recycleurs rémunèrent les associations de quartiers contre des actions de recyclage. Tout bénéfice pour les habitants !
Une action de quelques mois totalement inattendue, qui précèdera leur retour en France en août dernier.
Cette expérience péruvienne laisse à Lorraine et Geoffroy, qui attendent aujourd’hui leur cinquième enfant, des liens d’amitiés très forts avec les habitants et les paroissiens de ce pays catholique. « Simplicité de vie », se réjouir du peu que l’on possède, apprécier la qualité des relations plutôt que la quantité… sont autant de trésors rapportés de là-bas.