
Vacances : repos du corps et repos de l’âme
Retraite, temps spirituel
En cette période estivale, il peut être bon de retrouver le sens du repos. Les multiples sollicitations et propositions qui nous sont faites peuvent nous détourner d’un vrai repos. Sœur Céline, mère prieure des bénédictines de Sainte-Bathilde à Martigné-Briand, nous donne quelques clés pour trouver un repos qui nous renouvelle en profondeur.
Un regard sur le repos dans la Bible peut être instructif. Dès les premières pages de la Bible, dans le récit de la création (Gn 2,2-3), il nous est dit que Dieu se reposa, le 7ème jour, de tout l’ouvrage qu’Il avait fait. Il y a un temps pour se reposer, le shabbat, comme il y a un lieu pour se reposer, la Terre Promise : « Voilà mon repos à tout jamais, c’est le séjour que j’avais désiré » (Ps 131,14). Quels sont pour nous ces temps et ces lieux de repos ? Il y a des moments plus favorables pour se poser, les vacances en font partie, mais au sein même de nos activités, nous pouvons aussi trouver de ces petits moments de respiration qui redonnent souffle, comme lancer un regard par la fenêtre en disant une courte prière, dans le cœur, « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ! » (Jn 21,17). Il y a aussi des lieux propices au repos, où l’on peut se mettre un peu à l’écart, retrouver le silence et l’intériorité, ce n’est pas à négliger !
- « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien, sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer » (Ps 22,2)
Se reposer en Dieu
Profitons de ce temps de vacances pour qu’à travers nos détentes, le Seigneur ait une place. Un repos sans discernement, comme l’homme riche qui amasse le grain dans ses greniers et se dit « Repose-toi, mange, bois, fais la fête… » (Lc 12,19), ce repos risque d’être futile. Mais un repos vécu en Dieu, comme celui du psaume 22, « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien, sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer » (Ps 22,2), celui-là est fécond et nous sauve de nos combats intérieurs. Nous pouvons vivre de graves tensions de tous ordres, la vie bien souvent s’en charge, mais à travers même ces tensions, nous pouvons expérimenter le repos de l’âme. Car s’il y a un repos du corps, bien nécessaire, il y a aussi un repos de l’âme non moins fondamental. « Retrouve ton repos, ô mon âme car le Seigneur t’a fait du bien » (Ps 114,7). Ce n’est pas « malgré », mais « à travers » même ces épreuves, que le repos est donné. Il se reçoit de Dieu, car au final, c’est le Christ qui assume tout, comme au Jardin de Gethémani… « désormais, vous pouvez dormir et vous reposer… » (Mt 26,45).
Il n’est pas trop tard pour se reposer, la foi nous introduit dans le repos de Dieu, « la promesse d’entrer dans son repos reste en vigueur » (He 4,1), à nous de saisir cette opportunité qui nous est faite de laisser aussi le Christ se reposer en nous, comme Il s’est reposé au puit de Sychar, offrant l’eau vive à la Samaritaine (Jn 4,6). Cette eau jaillissant en vie éternelle nous est aussi destinée.