27 juillet 2024
Sainte Nathalie et ses compagnons
La maison d’arrêt d’Angers abrite plus de 400 détenus pour 200 places… Des conditions difficiles accentuées par l’approche de Noël, que la plupart vivront sans leur famille. Collecte de cartes pré-timbrées, confection de confitures… Les bénévoles de l’aumônerie s’emploient à rendre cette période la plus humaine possible.
Noël est une période difficile pour les détenus. « Même si certains ont des contacts avec leurs enfants, ils sont loin de leurs familles. Certains ne souhaitent pas venir à la maison d’arrêt, car c’est un lieu traumatisant » constate Albert Daburon diacre, et aumônier de la maison d’arrêt d’Angers.
Puis il évoque le cas d’un détenu qui ne voit plus ses enfants, même s’il a parfois des nouvelles. « C’est difficile pour lui de savoir qu’ils grandissent sans sa présence ».
C’est pourquoi il s’emploie avec son équipe de bénévoles, à rendre cette période la plus humaine possible : en dehors des célébrations dominicales, des groupes de parole et des entretiens hebdomadaires habituels, l’aumônerie catholique a renouvelé cette année la collecte de cartes vierges pré-timbrées auprès de paroisses d’Angers, mais aussi des 250 élèves de sixième du collège Saint-Charles, pour permettre aux détenus de correspondre avec leur famille.
Grâce à ces cartes, Régis* a écrit à tous les membres de sa familles, et aussi à chacun des bénévoles. Ce détenu qui n’avait pas eu de parloir depuis trois ans, a reçu récemment la visite de sa femme, qui lui a annoncé qu’elle viendrait tous les mois. Dans la grisaille, des petites lumières…
L’équipe est aussi en train de confectionner pour les 25 détenus qu’elle accompagne, des petits colis contenant chacun des confitures, des cookies réalisés par les enfants du caté de la paroisse des Ponts-de-Cé, des calendriers, des enveloppes et des friandises.
Pour donner un air de fête à la maison d’arrêt en cette période de Noël, un sapin a été installé au-dessus de la rotonde et les personnages de la crèche ont été disposés dans la salle poly-cultuelle. Des santons que l’équipe retire après la messe car cette salle est occupée par le culte protestant le lundi et le culte musulman le vendredi. Une aumônerie multi-cultuelle qui se tient à la disposition de tous les détenus « qui se saluent entre eux » souligne dont Albert Daburon. Il apprécie aussi les bons liens existant entre les différents aumôniers.
Cette année, il a remarqué que les détenus sont plus nombreux à la messe le dimanche : des effectifs de quinze, qui s’expliquent par un besoin accru des détenus, de se questionner sur Dieu ou sur la Bible.
Une cérémonie sera organisée le jour de Noël à 8h. Après la messe, un cadeau sera remis à chacun (calendrier, enveloppes, friandises…).
* Le prénom a été changé