Pèlerinages : partir, en quête de l’essentiel


9 juin 2023

| Actualités du diocèse |
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Lourdes, vocations, pèlerinage des mères de familles qui se déroule en ce moment (du 9 au 11 juin)… Avec les beaux jours, la saison des pèlerinages bat son plein ! Mais pourquoi pèleriner rime-t-il forcément avec se déplacer ? Éclairage du père Denis Richard, directeur des pèlerinages diocésains.

Béhuard, le Marillais ou Pontmain… Depuis le début du printemps, de nombreux pèlerins de tous âges partent sac au dos vers les sanctuaires fleuris de l’Anjou, la grotte de Lourdes ou d’autres lieux saints. Mais pourquoi faut-il nécessairement « partir » quelque part, quand on fait un pèlerinage ?

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« Toute démarche de foi implique un déplacement ».

« Depuis Abraham, la démarche de la foi est de quitter un lieu pour un autre lieu (‘‘Quitte ton pays et va vers le pays que je te montrerai’’ Gn. 12) » explique le père Denis Richard. « Dieu nous a donné la foi et il s’agit d’y répondre. Or cela implique de lâcher son quotidien, de laisser Dieu nous parler et parfois nous bousculer » ajoute le prêtre. Au-delà de la dévotion à la Vierge Marie ou à un saint qu’on vient implorer ou remercier, c’est toute la symbolique du pèlerinage. « Et c’est vrai pour
tout le monde, qu’on ait la foi ou non » reprend-t-il. « Certains découvrent même la foi au cours d’un pèlerinage, comme sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Il y a une dimension populaire dans le pèlerinage ». Sans ce déplacement, « on a du mal à faire cette expérience profonde, spirituelle ».

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Jésus a marché, et rencontré des gens sur le chemin

Une expérience qui est aussi humaine, souligne le père Denis : « Un pèlerinage se
fait avec d’autres. Certains pèlerins qui ont parfois des choses lourdes à porter pourront s’épancher pendant le pèlerinage. Il y a ce souci les uns des autres » observe-t-il avant d’évoquer la figure du Christ : « Jésus lui-même a marché, a été fatigué et a rencontré des gens, comme la Samaritaine ». D’ailleurs cette rencontre fut imprévue aussi pour elle, même si elle arrivait de chez elle, c’est-à-dire tout près. « Qu’on aille loin, ou plus près, il y a toujours ce bousculement. Mais ce sera toujours dans le bon sens puisque Dieu tient les choses en main ! »

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Se désencombrer pour s’enrichir de Dieu

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Et faire confiance, c’est la bonne attitude avant de partir. « Parfois on s’inquiète de savoir qui sont les autres inscrits au pèlerinage, ou de savoir comment il va se dérouler dans le détail. Or si l’on se dépossède, c’est justement pour s’enrichir de Dieu » poursuit le prêtre, qui conseille de lâcher prise. « Cette dé-maîtrise est très importante. Il faut se laisser porter par Dieu et par les autres » insiste-t-il, en évoquant un pèlerinage qu’il a fait à Tamanrasset en 2007. « Nous avons vécu un réel bouleversement, même si là-bas, tout était bien organisé… mais au désert il n’y a rien. On va à l’essentiel ».