Père Marcel Chemineau : « Marie m’a toujours protégé »


6 juillet 2023

| Actualités du diocèse |

Le regard fixé sur le Seigneur, le père Marcel est convaincu que l’Église ne peut être que l’œuvre de Dieu.
Installé à son bureau inondé de soleil, le Père Marcel Chemineau nous accueille d’un air jovial dans sa résidence de Saint-Georges sur Layon, à Doué la Fontaine. Né en 1923, il est l’aîné de 13 enfants.
La prière et l’abandon à la providence sont au cœur de la vie spirituelle de la famille, qui vit dans l’amour malgré la pauvreté. « Quand il y avait une difficulté financière, maman nous encourageait à dire une neuvaine à la providence. On priait pendant neuf jours. Nous avons toujours été exaucés » raconte le prêtre centenaire dont la foi a été marquée par celle de ses parents et de ses grands-parents. Dès l’âge de trois ans, son grand-père paternel l’amenait le dimanche à la messe dans le chœur avec les hommes. Le soir venu, l’autre grand-père le conduisait aux vêpres. À cinq ans, Marcel est choisi par son curé comme enfant de chœur, ce qui lui permet de mémoriser les réponds des prières en latin.

Éveil vocationnel

À l’âge de sept ans, son curé lui demande s’il souhaite devenir prêtre. Il répond oui car le service de l’autel lui plait bien. Mais vers neuf ans, ce désir s’émousse et il se destine plutôt à devenir instituteur et entre à Orvault où il rend des services comme sacristain.
En 1939, lors d’une messe dominicale, le célébrant prêche sur l’appel des premiers disciples. Cette homélie ravive d’un coup son désir d’être prêtre.
En plein guerre, il intègre le petit séminaire de Beaupréau pour quatre ans. Les déplacements sont compliqués : « on faisait une trentaine de kilomètre à vélo pour se rendre au collège ». En 1943, il obtient son bac de philosophie et entre au grand séminaire. Les Allemands ayant réquisitionné le séminaire à la rue barra, Marcel effectuera sa première année de séminaire à l’hôtellerie de Bellefontaine chez les moines.

P. Marcel Chemineau au travail - crédit p. Fidney Minko
P. Marcel Chemineau au travail – crédit p. Fidney Minko

Ordination

Marcel Chemineau est ordonné prêtre le 29 juin 1949 à la cathédrale d’Angers par l’imposition des mains de Mgr Jean-Camille Costes. Aussitôt, il est nommé vicaire instituteur au Voide près de Vihiers. Il sera chargé d’une classe unique de garçons englobant plusieurs niveaux. Il exercera comme instituteur tour à tour au Voide, à la Salle de Vihiers et à la Tourlandry.

« La veille de mon ordination, j’ai confié mon sacerdoce à Marie pour qu’elle me protège. Et elle l’a fait. »

Comme prêtre, la prière a toujours constitué le centre de ses activités. Le père Marcel Chemineau ne conçoit pas une journée sans eucharistie dans laquelle, en toute humilité, le Christ se donne à nous dans une petite hostie de pain.
A l’école, il fait prier les enfants avant de commencer les cours. Au sein de la paroisse, il fonda un petit chœur qui chante le dimanche pour la messe. Mais, là non plus, le ministère de prêtre n’est pas un long fleuve tranquille : « Dans les années soixante-dix, j’ai vu beaucoup de prêtres renoncer au sacerdoce. De grands moments de doute. Sans compter les sollicitations multiples » confie l’homme de Dieu, qui, face aux doutes, trouve une grande aide dans la prière. « Je me suis demandé si je restais ou si je partais ? J’étais très tenté à l’époque. En méditant et en priant, je me suis dit que je m’étais engagé à servir l’Eglise et les paroisses. Je n’avais pas le droit d’y renoncer. Alors je suis resté »

Regard sur l’Église actuelle

Au-delà des crises que traverse l’Église, le Père Marcel demeure confiant sur l’avenir de cette institution d’origine divine. Pour le natif de Vihiers, « même si, depuis quelques temps, les gens ne viennent plus à la messe, on voit des jeunes qui la renouvellent un tout petit peu. Des jeunes qui s’engagent ». Tout n’est pas perdu en fin de compte. Pour le centenaire, « l’Église ne tombera pas, le Seigneur ne l’abandonnera pas, ni la Vierge Marie ».