Piété populaire : Les Cloches en Anjou


Un peu d’histoire pour commencer ! Les premières cloches en Europe sont apparues au VIe siècle. En Anjou, la tradition de la fonderie de cloches remonte au Moyen-âge. La qualité des cloches angevines était reconnue et appréciée dans toute la France grâce à de nombreux fondeurs de cloches angevins.

Dans un article de Ouest France (19 avril 2012), on apprend que la Conservation des Antiquités et Objets d’Art (CAOA) a inspecté les cloches logées en haut des 5 000 clochers de l’Anjou. Guy Massin-Le Goff, responsable de la conservation, souligne que cette initiative a permis de découvrir de nombreux renseignements sur l’histoire de l’Anjou qui étaient jusqu’alors méconnus. Chaque cloche, bien qu’audible, reste souvent invisible. Mais elle comporte des indications gravées qui sont une mine d’informations sur l’histoire des villages.

Le rôle des cloches

Les cloches ont plusieurs fonctions dans la vie des églises. Elles servent à appeler les fidèles pour les messes, elles marquent également les heures de la journée et indiquent des événements spéciaux tels que les mariages, les baptêmes, les funérailles, les processions et les fêtes locales.

Pour en savoir plus sur les cloches et leur histoire :

L’Abbaye royale de Fontevraud présente actuellement l’exposition « À toute volée – Six nouvelles cloches pour Fontevraud », qui se déroule jusqu’au 19 septembre 2023. Cette exposition, située dans le dortoir de l’Abbaye, offre une immersion unique dans l’univers de l’art campanaire, ainsi qu’une exploration de la création contemporaine de cloches. Elle aborde tous les aspects de ce travail, qu’ils soient historiques, artistiques, techniques ou musicaux. L’exposition propose aux visiteurs de découvrir des documents inédits, des objets et des vidéos, afin de comprendre les différentes étapes de la création d’un « airain », terme utilisé par les fondeurs pour désigner une cloche.

Lien de l’expo

Vous pourrez aussi découvrir le projet évènement de l’Abbaye : recréer la sonnerie complète des six cloches du beffroi de l’abbaye, qui n’ont pas sonné depuis la Révolution française.Retour ligne automatique
La fonderie de Villedieu-les-Poêles a coulé la quatrième cloche cette année. L’artiste Paul Cox en a imaginé le décor de la cloche pendant six mois. Sur des spirales dessinées autour de la cloche, il a projeté différents personnages et scénettes. Les dessins font également référence à l’Abbaye royale de Fontevraud. Chaque cloche est nommée, et celle de 2023 sera appelée Gabrielle, en hommage à Marie-Madeleine Gabrielle de Rochechouart, abbesse générale de Fontevraud en 1670.Retour ligne automatique
Autre cloche de Fontevraud : Retour ligne automatique
Richard, nouveau petit bourdon de Fontevraud : Regarder la vidéo

Et en parlant de cloches, pourquoi sonnent-elles encore 3 fois par jour dans certains de nos villages ? Retour ligne automatique
Pour sonner l’Angélus ! La pratique de sonner les cloches des églises trois fois par jour, le matin, le midi et le soir pour réciter l’Angélus remonte à plusieurs siècles. Cette prière commémore l’Annonciation. Elle remonte à 1090, lorsque le pape Urbain II a décidé, au moment de la première croisade, que l’Ave Maria soit récité dans toutes les églises du monde chrétien à midi. Au XIIIe siècle, le pape Grégoire IX a établi la récitation de l’Angélus trois fois par jour, à genoux et au son de la cloche, en raison d’un ralentissement observé. En 1472, un édit du roi Louis XI en France a alors ordonné la sonnerie de l’Angélus le matin, le midi et le soir pour prier la Vierge et demander la paix pour le royaume. Cette pratique s’est ensuite répandue dans tout le christianisme occidental au XVIe siècle. Aujourd’hui encore, les communautés monastiques interrompent leurs activités pour quelques instants de prière, suivant le rythme de l’Angélus, en souvenir du message divin transmis à la Vierge par l’archange Gabriel.

Petite histoire de la cloche de BéhuardRetour ligne automatique
Béhuard, une petite commune située sur une île de la Loire, est connue pour son sanctuaire dédié à la Vierge Marie. L’île de Béhuard a été évangélisée au Ve siècle par l’évêque d’Angers Maurille. Au XVe siècle, Louis XI, après avoir été sauvé de la noyade, fit le vœu de construire l’église actuelle et y fit plusieurs pèlerinages. L’église dédiée à Notre-Dame devient un lieu de pèlerinage pour les marins et les bateliers de la Loire. L’histoire rapporte que Louis XI fit un dernier pèlerinage en 1480. Selon la tradition, la cloche de la Paix aurait été la dernière des cloches qu’il ait offertes, il y a alors institué la prière de trois Ave Maria à l’Angélus de midi pour prier pour la paix.Retour ligne automatique
La cloche de Béhuard est suspendue à un support en fer forgé. Elle porte deux décors en médaillons rectangulaires, représentant une Vierge à l’Enfant avec deux saints et un Christ en croix entre la Vierge et Marie Madeleine. L’inscription « AVE MARIA » en lettres gothiques est encadrée par la croix d’Anjou et le symbole des deux-points en S. La note principale de la cloche est un Do dièse 7.

La cloche de la Paix à Béhuard :Retour ligne automatique
Regarder sur youtube

Petite histoire de la cloche du Marillais
Au Vème siècle, saint Maurille, disciple de saint Martin, évangélisa la région angevine. Selon une ancienne tradition orale, la Vierge Marie lui apparut au confluent de l’Evre et de la Loire, lui demandant de célébrer sa nativité. Un modeste oratoire fut alors construit à cet endroit (qui devint plus tard la commune du Marillais). La fête de la nativité de la Vierge, connue sous le nom de Notre-Dame l’Angevine, y est célébrée le 8 septembre. En 786, Charlemagne, après une victoire sur les Bretons, fit démolir la chapelle et la remplaçât par l’une des vingt-quatre églises qu’il fait construire, en correspondance avec les vingt-quatre lettres de l’alphabet. Il offrit également une cloche d’or à l’église du Marillais et déposa le vase du Saint Graal sur le tombeau de Saint Florent, au Mont Glonne. La précieuse cloche d’or fut jetée dans la rivière d’Evre pendant les guerres et les dévastations de Nominoé. Elle devint alors l’objet d’un procès entre Budic, comte de Bretagne, et les moines de Saint-Florent du Mont-Glonne. 
Le pèlerinage du Marillais devint l’un des plus renommés du monde chrétien et pendant la fête de Notre-Dame l’Angevine, l’affluence des pèlerins y était considérable, et leur dévotion particulièrement fervente…

Regarder la vidéo du Marillais

Découvrir et entendre sonner les cloches. Lucas Joret, « Le sonneur des carillons » est passionné d’églises, de clochers et de cloches. Il nous offre des reportages sur les cloches de quelques églises angevines :

Cloches de Thorigné d’Anjou

Cloches de Saint-Denis-de-Pontigné

Nouvelles cloches de l’Abbaye de Fontevraud

Cloches de l’église Saint-Aubin d’Épiré, (Savennières)

Cloches de l’église Saint-Pierre et Saint-Romain de Savennières (49)

Cloches de l’église Saint-Mélaine de Miré

Cloches de l’église Saint-Pierre de Montreuil-sur-Maine (49)

Cloches de l’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte de Jarzé (49)