Piété populaire : Les vitraux, témoins de l’histoire… entre mémoire et dévotion


Le vitrail est un art de lumière ! C’est une technique qui se perpétue depuis le Moyen Age, à l’époque où les vitraux étaient considérés comme des supports imagés pour l’instruction religieuse.Retour ligne automatique
Lors de la Révolution française, notamment dans la période de la Terreur, tout ce qui représentait le clergé ou la noblesse était détruit. Ce qui se traduit aussi par la désaffectation des églises transformées en écurie, en dépôt de fourrage, en entrepôt de poudre à canon… Les vitraux n’échappent pas, pour la plupart, à la casse.

A la fin du XIXe siècle, on doit à des maîtres verriers angevins la création d’un art commémoratif unique en France au sujet de la guerre de Vendée.

La guerre de Vendée est le nom donné à l’insurrection contre-révolutionnaire qui opposa en lutte fratricide républicains (les bleus) et Vendéens (les blancs) de 1793 à 1796. L’Anjou, berceau du soulèvement et théâtre de combats sanglants, en a gardé des traces multiples et profondes, en particulier dans son patrimoine religieux. Retour ligne automatique
Si géographiquement la Vendée militaire recoupait quatre départements : la Vendée, les Deux-Sèvres, La Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire, c’est à Cholet en Maine-et-Loire le 3 mars 1793 que tout a commencé avant de s’étendre principalement dans les Mauges, surnommées Vendée angevine.Retour ligne automatique
Plusieurs chefs étaient nés en territoire angevin, tels Jacques Cathelineau « Le saint de l’Anjou », et Charles de Bonchamps, celui qui gracia avant de mourir 5000 prisonniers républicains. D’autres s’y illustrèrent comme Nicolas Stoffet, garde-chasse du Seigneur de Maulévrier, Maurice d’Elbée, qui sut réprimer le désir de vengeance de ses troupes à Chemillé en leur faisant réciter un Pater Noster et Henri de la Rochejaquelein mort à Nuaillé.

La foi du « petit peuple »

Des épisodes majeurs de cette guerre de Vendée se déroulèrent en Anjou : Torfou, Chemillé, Chanzeaux, le Pont-Barré, Murs-Erigné, Saint-Florent-le-Vieil, sont autant de lieux de mémoire de ces luttes fratricides. Batailles acharnées et répressions impitoyables firent un nombre impressionnant de victimes. En témoignent encore aujourd’hui la chapelle du Champ de Martyrs (2000 victimes) à Avrillé ou les Fosses-Cadeau à Beaulieu où furent enterrés 1200 républicains.Retour ligne automatique
Le calme revenu après le Concordat, s’ensuivit fin XIXe une période de reconstruction des églises et de reconquête de l’identité catholique. Retour ligne automatique
D’où le nombre exceptionnel de vitraux en Anjou, surtout dans les Mauges, évoquant la guerre de Vendée en des scènes peintes sur le vif du petit peuple et de ses héros, vitraux dus en particulier aux maîtres-verriers angevins Clamens, Bordereau et Meignen.Retour ligne automatique
Peu d’églises ont autant célébré la foi du « petit peuple » ou magnifié ses héros !

Partez à la rencontre de cette histoire en images !

L’église Saint-Pierre de Chanzeaux

Son clocher du XIIIème siècle conservent le témoignage des épisodes douloureux vécus par la population au cours des guerres de Vendée. La tour carrée du clocher est tout ce qui reste de l’ancienne église, en grande partie brulée pendant la Révolution et reconstruite en 1898-1899 dans le style néo-roman. Elle est volontairement conservée à cette époque en souvenir du « martyr » de ses 28 défenseurs face à 2000 soldats « bleus », le 9 avril 1795. 

Ne manquez pas le vitrail de la Communion de la Coulée de Fruchaud, le plus grand des 75 vitraux de l’église reconstruite ainsi que les remarquables peintures murales qui colorent cette église claire et lumineuse et illustrent ce qui s’est passé à Chanzeaux pendant les Guerres de Vendée.

L’église Notre-Dame de l’Assomption la Séguinière

Se mèlent étonnamment les vitraux sur les Guerres de Vendée et la vie du Père de Montfort qui est venu à La Séguinière en 1713 et 1715.

Le martyre de Marguerite Durand, de Marie Blednoir, de Catherine et de Marie-Louise de la Sorinière au Champ des Martyrs d’Avrillé le 10 février 1794.

Le martyre d’André Ripoche, derrière la statue de Noël Pinot

La messe de Minuit dans les ruines de la ville pendant la Terreur.

La croix de la Tremblaye où Lescure fut mortellement blessé le 16 octobre 1793

Le passage de la Loire par Bonchamps le 18 octobre 1793 à Saint-Florent-le-Vieil, dont on reconnaît le clocher en arrière plan. Ce vitrail, dit de « ceux des barbelés » est offert en 1945 pas les prisonniers revenus des camps nazis. La croix au dessus est entourée de barbelés et l’abbé Courgeon se retrouve avec le visage d’un aumônier du stalag.

La messe clandestine à l’Aube-Bas du Moulinard par le curé Buchet en 1794. Vitrail qui n’est pas sans rappeler celui de la messe dans la coulée de Fruchaud à Chanzeaux.

Les vitraux de la Séguinière

L’église Saint-Pavin du Pin-en-Mauges

Les quatre vitraux ci-dessous ont été créés dans les années 1880 par Jean Clamens, maître verrier à Angers.

« Cathelineau blessé « 

Jacques Cathelineau est né le 5 janvier 1759 au Pin-en-Mauges, très pieux, il fut surnommé le « Saint de l’Anjou ».
C’est le 12 mars 1793 qu’il rejoint les insurgés, pendant quatre mois il va combattre à la tête de ses 3000 hommes et remporter de nombreuses victoires contre les Républicains.
Au mois d’avril les différentes armées des insurgés se rejoignent pour former la grande armée forte de 10000 hommes avec à sa tête Cathelineau, Bonchamps, d’Elbée, La Rochejaquelein et Lescure. Le 12 juin 1793, Jacques Cathelineau est élu Généralissime de cette armée catholique et royale. A Nantes, le 29 juin 1793, après un violent combat, il est grièvement blessé d’une balle à la poitrine. Le généralissime est transporté à Saint-Florent-le-Vieil où il expirera le 14 juillet 1793.

Vitrail « de d’Elbée »

Maurice d’Elbée est né en 1752 à Dresde (Allemagne). Cet aristocrate réfugié à la ferme de la Loge à Beaupréau accepta en 1793 de se mettre à la tête des paysans de Beaupréau. Maurice d’Elbée devint l’un des généraux de l’Armée catholique et royale. Après la mort de Cathelineau, d’Elbée est élu généralissime le 19 juillet 1793. Grièvement blessé lors de la bataille de Cholet, il est évacué vers l’île de Noirmoutier où il sera fait prisonnier par les Républicains et fusillé le 2 janvier 1794.Retour ligne automatique
Ce vitrail illustre l’épisode du « Pater des Vendéens » à Chemillé, alors qu’il exige de ses troupes la grâce de leurs prisonniers républicains, en leur faisant réciter le « Notre Père ! »

Vitrail « de la Rochejaquelein »

Né en 1772, Henri comte de la Rochejaquelein, jeune militaire, noble et royaliste de la capitale, rejoint les insurgés en avril 1793. A 21 ans, il succède à d’Elbée en tant que généralissime. Il prend la tête des insurgés en prononçant ces mots devenus célèbres :Retour ligne automatique
« Si j’avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, vengez-moi ».Retour ligne automatique
Le 28 janvier 1794 à Nuaillé, près de Cholet, il tombe sous les balles républicaines. Il n’avait que 22 ans.Retour ligne automatique
L’épisode de ce vitrail évoque le pardon du général à l’égard d’un soldat républicain qui l’avait assailli au creux d’un chemin : « Pourquoi as-tu fait cela ? Mon parti me commandait de te tuer et moi ma religion me commande de te pardonner »

Vitrail « de Bonchamps »

Né en 1760 en Anjou, Charles de Bonchamps a pris la tête des hommes de Saint Florent-le-Vieil au tout début de l’insurrection. Ancien capitaine au régiment d’Aquitaine et fin stratège, il a mené ses hommes aux succès, jusqu’à l’ultime combat de Cholet, le 17 octobre 1793. D’une grande humanité, il meurt le 18 octobre 1793 après avoir gracié 5000 prisonniers républicains. Le vitrail évoque cet épisode. Bonchamps qui est en train de mourir, est évacué à la Meilleraie, en face de Saint Florent-le-Vieil. Avant de mourir, il effectue un geste qui restera dans l’histoire. En apprenant que 5000 républicains enfermés dans l’église vont être exécutés, il ordonne leur grâce. David d’Angers dont le père fut ainsi épargné, réalisera une sculpture en marbre blanc de cet instant dramatique.

L’église Saint-Hilaire de Montilliers

Le vitrail « du massacre du Moulin de la Reine » créé par Jean Clamens. Cette verrière fut commandée par l’abbé Gélineau en souvenir de son arrière grand-mère sauvée par deux soldats. Les deux enfants sauvés sont en bas à droite.

On peut lire au bas du vitrail : Le 5 avril 1794, 22 femmes et enfants pris par les bleus dans les bois des Marchais et ramenés vers le camp de Montilliers sont fusillés au moulin de la Reine. Deux soldats ont demandé deux enfants sous prétexte de les garder à leur service, ainsi fut sauvée Marie Clémot, mon arrière grand-mère. En souvenir J Gélineau – prêtre – 1909

La chapelle du Champ des martyrs d’Avrillé

Edifiée en 1852, cette chapelle commémore le souvenir de catholiques fusillés à cet endroit, lors de la Révolution : près de 2000 personnes reposent dans 12 grandes fosses. Peu de temps après les fusillades, l’endroit devient lieu de pèlerinages et des guérisons miraculeuses sont constatées. De style néo-gothique, la chapelle agrandie en 1894 possède des vitraux de 1895, signés Clamens.

Les femmes au cœur de cette chapelle :

  • Vitrail de Sœur Marie-Anne rappelle à Sœur Odile qu’une couronne les attend au ciel.
  • Vitrail de Arrestation de Mme Dean de Luigne, de ses 3 filles et de l’abbé Ledoyen au château de la Bossivière.
  • Vitrail de Melle de la Sorinière allant au supplice donne sa pelisse ouatée à une pauvre femme.
  • Vitrail Mme Saillant d’Épinatz donne de l’or aux bourreaux pour que ses filles soient fusillées avant elle.

L’église Saint-Pierre de Chemillé

Cette église a conservé quelques éléments de son architecture romane du XIe siècle, son portail du XIIIe, mais la nef est récente (1902). 
Dans le transept gauche, le célèbre vitrail du « Pater des Vendéens », scène crée par Jean Clamens, rappelle le pardon accordé par le général d’Elbée le 11 avril 1793 aux 400 prisonniers républicains enfermés dans l’église.
Elle abrite l’exposition permanente « Une région dans la tourmente : la Vendée chemilloise, 1789-1799 »

Saint-Pierre à Chemillé

L’Abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil

En approchant de Saint-Florent-le-Vieil, c’est le site qui, d’emblée, retient l’attention : l’abbaye bénédictine perchée sur le Mont Glonne surplombe la Loire de ses cinquante mètres. L’ancienne abbaye fondée par Saint Mauron au VIIe s. constitue un ensemble monastique majeur du Maine-et-Loire, dont l’histoire a débuté dès le IVème siècle sous l’impulsion de l’ermite saint Florent, qui se serait établi sur le site pour évangéliser le territoire à la demande de saint Martin de Tours. Retour ligne automatique
Son église abbatiale, joyau architectural de la ville, renferme le tombeau en marbre blanc du général vendéen Bonchamps, sculpté par le célèbre artiste français David D’Angers. Le chœur de l’église comporte un ensemble de vitraux remarquables, dont une partie retrace l’histoire des Guerres de Vendée qui ont profondément marqué l’histoire de la ville.

La guerre de Vendée à Saint-Florent-le-Vieil

Les vitraux de l’abbatiale de Saint-Florent – Mauges-sur-Loire / Saint-Florent-le-Vieil

Les autres lieux

L’église Saint-Nicolas à Vihiers
Ensemble de 11 vitraux situés dans la nef sur l’ histoire de Vihiers de Jean Clamens de 1900 et 1901.

Vitraux à Saint Nicolas de Vihiers

L’église Saint-Martin à la Salle-de-Vihiers
Ensemble remarquable de vitraux retraçant les événements qui marquèrent l’histoire de la paroisse sous la Révolution. Parmi eux figure une scène de l’entrée en guerre de cette paroisse angevine en mars 1793 : Le rassemblement au Plessis-Malineau de La Salle-de-Vihiers. Vitraux sud de R. Desjardins de 1931, 1933, 1934, sur la guerre de Vendée

L’église Saint-Christophe à La chapelle Saint-Florent

les vitraux de la chapelle Saint Florent

La chapelle Notre-Dame-de-Charité à Saint-Laurent-de-la-Plaine
C’est en 1707, au milieu du bocage de Saint-Laurent-de-la-Plaine, que fut érigé un petit oratoire par les paroissiens pour obtenir la fin de l’épidémie de dysenterie. Après une nouvelle épidémie survenue en 1768, l’oratoire a été remplacé par une chapelle, celle de Notre-Dame-de-Charité. 
Elle devient alors un lieu de pèlerinage : prières, processions, messes, chants…
Durant la Révolution, la chapelle fut un haut lieu de la résistance en 1791 et 1792. 
De nos jours, elle demeure encore un sanctuaire fréquenté dans les Mauges. Ses vitraux évoquent l’histoire des Guerres de Vendée.
La chapelle est visible tous les jours et toute l’année.

La chapelle de Haute-Foy à Saint-Paul-du-Bois
La chapelle, haut lieu de pèlerinage marial possède deux vitraux consacrés aux guerres de Vendée qui datent de 1957. On les doit aux ateliers Barthe-Bordereau.Retour ligne automatique
Au bas du premier, on peut lire : « En 1795 Massicot, chef de quartier à St Paul et quelques chasseurs de Stofflet endurcis par la guerre menacent l’abbé Bouchet qui leur a rappelé certaines règles de morale chrétienne ».Retour ligne automatique
Au bas du second, on peut lire : « Mère ton fils a pardonné, apprends-moi à l’imiter ». Jean Bénard capitaine de la paroisse de St Paul et le garde-français Essioux montrent à la Rochejaquelein, Stofflet et leurs soldats le martyre de notre région. 1793-1794″.

Livres sur les vitraux et la guerre de Vendée

Les vitraux racontent la guerre de Vendée 
Daniel Durandet
Edition La Geste, 15 nov 2022

220 vitraux et décors, enchâssés dans les pierres des murailles, dans un magnifique jeu de lumières aux couleurs, racontent et rendent hommage à la guerre de Vendée. Une imagerie guerrière et sa double identité, à la fois religieuse et historique. Ce véritable drame en six actes et soixante scènes, prenant les allures d’une bande dessinée d’images populaires, est accompagné d’un récit, imagé et compréhensible par tous, décrivant minutieusement le message porté par ces vitraux. En faisant « parler ces vitraux », l’objectif est d’interpréter l’histoire qu’ils racontent à leur manière, à savoir les évènements de cette guerre ancrés dans la mémoire collective, que leurs créateurs ont voulu transmettre à travers ce travail d’art. Dans ce catéchisme, il ne faudrait pas oublier d’y associer les maîtres verriers, véritables magiciens, qui ont su par leur sensibilité et leur art nous permettre de communier avec ce glorieux passé en y créant les décors immortels de ce théâtre du Souvenir.

Guerres de Vendée la mémoire du vitrail
Nicolas Delahaye, Jean-Louis Sarrazin et Olivier Du Boucheron 
Editions Pays & Terroirs Cholet, 17/12/2020

Combattant pour défendre leur foi, leurs prêtres, leur liberté, les Vendéens de 1793 ont laissé peu de témoignages. L’art n’avait pas sa place en ces temps de guerre. En revanche leurs héritiers voudront rendre hommage et glorifier leurs héros…
Découvrez ce très bel album et partez à la rencontre de cette histoire en images, rencontre de la couleur et de la lumière, pour le plus grand plaisir de l’œil.
184 pages, 300 illustrations pour découvrir les plus beaux vitraux vendéens dans une magnifique édition reliée et numérotée.

Le Cardinal Paul Poupard, angevin, a écrit en 1982 la préface du livre de Jacques Boislève, Les Vitraux vendéens et les maîtres verriers angevins 

Jacques Cathelineau, « Ce héros de vitrail « 

Nulle autre expression ne pouvait mieux s’appliquer au saint de l’Anjou tant il est vrai que le vitrail, telle une bande dessinée, exprime avec vivacité le sentiment populaire […] Du massacre des Innocents des Lucs-sur-Boulogne au Pater des Vendéens de Saint-Pierre-de-Chemillé, du clocher de Chanzeaux à l’église du Pin-en-Mauges, c’est une page héroïque de notre histoire que les maîtres verriers ont immortalisée. Il faut leur en être reconnaissant. Toute une historiographie, en effet, a fait plus ou moins silence sur ce qu’il faut bien appeler un véritable génocide perpétré au nom de la République contre des enfants, des femmes et des hommes, dont le seul crime repérable et répertorié était de vouloir rester fidèles à la foi catholique transmise par leurs pères et célébrée par leurs prêtres, en communion avec le pape de Rome.

Après le bienheureux Noël Pinot, le pape Jean-Paul II vient de béatifier quatre-vingt-dix-neuf – parmi tant d’autres – Angevins martyrs de leur foi. Les vitraux des églises des Mauges et de la Vendée continuent de rayonner cette histoire, la nôtre, celle de nos pères, soldats du Christ, croisés de Dieu, défenseurs de la foi, martyrs angevins, comme on les a appelés. Une part de nous-mêmes est là, où nous avons puisé la foi en Dieu, l’amour de l’Eglise, la fidélité au pape. Comment n’y serais-je pas particulièrement sensible, comme à un véritable bien de famille, alors que ma propre tante est l’arrière-petite-fille de Cathelineau, le saint de l’Anjou, ce héros de vitrail. Retour ligne automatique
Trouant la nuit, la lumière du vitrail renaît avec l’aurore, flamboie dans le soleil et s’anime à son couchant. Je sais gré à Jacques Boislève, mon voisin du Carrefour des Mauges établi à la ferme abbatiale des Coteaux, à mi-chemin entre le Mont-Glonne et Notre-Dame du Marillais, de faire revivre en nos mémoires oublieuses ce passé dormant comme les sables de Loire. Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, chers au poète, les pages que voici donnent vie, relief, intensité, comme le soleil qui les anime de sa chaude lumière fruitée. Ce n’est pas un rêve qu’elles raniment, et c’est plus qu’un souvenir qu’elles ravivent. C’est notre propre histoire qu’elles nous font revivre. Et ces images du passé portent un avenir, celui-là même qu’il nous revient de construire : la mémoire n’est-elle pas l’espérance du futur ?

C A R D I N A L P A U L P O U P A R D
Extraits de la préface du livre de Jacques Boislève 
Les Vitraux vendéens et les maîtres verriers angevins 
Editions Hérault, la Ville en Bois, 49360 Maulévrier