Lettre pastorale : c’est parti !


Près de 250 chrétiens du diocèse ont répondu présent à l’invitation de Mgr Delmas ce samedi matin 7 octobre, au centre Saint-Jean à Angers. De joyeuses retrouvailles qui ont retenti comme un point de départ de la mise en œuvre de sa Lettre pastorale.

« Je viens ici faire le ‘service après-vente’ de la Lettre pastorale (…) pour vous donner envie de la travailler avec vos réalités d’Église ». Après un temps de prière, c’est par ces mots que Mgr Delmas a introduit la matinée du samedi 7 octobre.

Intervention de Mgr Delmas

Un rendez-vous attendu. Objectif : mieux cerner la Lettre pastorale et, à lumière de l’Evangile, en appréhender sa mise en œuvre sur le terrain. Paru au début de l’été, le document de huit pages, intitulé « Vous êtes le corps du Christ, vous êtes ses membres, chacun pour sa part (1 Cor) », invitait les chrétiens de l’Anjou à une conversion pastorale et annonçait une réforme de la gouvernance diocésaine.

Une réforme en profondeur « qui ne se fera pas d’un seul coup » a rassuré monseigneur Delmas, qui a invité à « ne pas avoir peur » de ces bouleversements. Deuxième repère : l’importance de la subsidiarité. « Il est important que vos questions trouvent une réponse au plus proche de là où elles se posent. » a-t-il insisté avant d’indiquer comme troisième repère que notre « appartenance à un même corps, une même Église diocésaine riche de son histoire », nécessitait une « bonne communication » entre tous. L’évêque d’Angers a rappelé que « c’est l’Église et le monde d’aujourd’hui que nous voulons servir ». Il a conclu son intervention avec trois mots-clés : la prudence, la patience et la bienveillance.

Une assemblée nombreuse – samedi 7 octobre 2023

« Un chemin de pauvreté »

Le nouveau vicaire général, le père François Richer, a invité ensuite l’assemblée à « se mettre sous la conduite de l’Esprit-Saint » et à consentir à « un vrai chemin de pauvreté ». « La réforme proposée par notre évêque nous y emmène, il donne sa place à nos communautés locales » a-t-il salué ; Puis le père François a introduit l’intervention d’un chef d’entreprise qui a récemment réformé sa gouvernance.

L’exemple d’une entreprise

Fabien Lefebvre dirige quatre magasins de bricolage dans le Maine-et-Loire. Jusqu’en 2013, l’entreprise familiale fonctionne alors sur un « schéma pyramidal clair et simple ». Face à la démotivation des salariés, à l’augmentation du turn-over et à la baisse du chiffre d’affaires, il entreprend une profonde réforme de la gouvernance. « Nous nous sommes demandé : pourquoi avons-nous envie de travailler, pourquoi notre entreprise existe ? ». Une nouvelle vision est alors rédigée « avec les collaborateurs », basée sur la satisfaction client, l’environnement de travail et la performance du modèle économique. Dans cette vision, une nouvelle organisation se met en place, s’appuyant sur trois principes : la subsidiarité, la solidarité et le bien-commun. Résultat : l’organigramme a changé de visage pour plus de transparence avec les salariés. « Nous avons donné toutes les clés aux collaborateurs qui ont accès aux chiffres. On leur a fait confiance ». Aujourd’hui le turnover a diminué et les magasins ont doublé leurs chiffre » conclut-il. « Le changement avec plus de subsidiarité a donné de la joie. Mais il a fallu beaucoup de rigueur et d’écoute. ».

L’écoute, c’est aussi ce qu’ont dû approfondir les quatre paroisses du Baugeois (Noyant, Baugé, Beaufort et Longué) qui ont fait l’expérience d’un Pôle d’animation missionnaire l’an dernier. François-Xavier Charbonneau (Noyant) et Christian Chauvin (St-Pierre en Vallée) ont donné leur témoignage.

Témoignage de laïcs engagés dans le Pôle d’animation missionnaire du Baugeois

Groupe WhatsApp, livret commun des funérailles… des moyens concrets

« L’objectif du « PAM » est « d’être missionnaire à nos portes. On voulait être au service des habitants du territoire » expliquent-ils. Pas facile, car le pôle regroupe 47 communes « très contrastées au niveau de la population, des âges, de l’économie et de la taille géographique ».

Alors comment faire pour unir les voix de quatre paroisses dont le but commun est de porter le message du Christ aux périphéries ? Des moyens concrets ont été rapidement appliqués, comme un groupe WhatsApp inter-EAP, la mutualisation en un seul groupe des animateurs de préparation au mariage et au baptêmes. Un livret commun pour les équipes familles a été conçu ; une messe communautaire est célébrée chaque trimestre et, tous les quinze jours, un bulletin bi-mensuel L’écho des paroisses est publié afin d’avoir « un vrai organe de communication », expliquent les deux laïcs engagés, sans nier les difficultés que peuvent représenter les distances géographiques entre les paroisses ou « les données économiques, telles que les factures communes ».

Car un Pôle d’animation missionnaire, « ça fait bouger les habitudes ! » lance François Xavier Charbonneau. « Mais c’est très constructif » poursuit-il, en soulignant l’importance de « tenir compte de chaque différence : « Chaque paroisse est restée elle-même, mais quand on conçoit ensemble des moyens, c’est plus facile ».

Atelier en inter-EAP

À l’issue des interventions, les fidèles se sont réunis par doyennés en inter-EAP, pour réfléchir à la manière de mettre en application ce beau chantier.

La matinée s’est conclue par les remerciements au père Pascal Batardière, ancien vicaire général, et une bénédiction de Mgr Delmas avant une apéritif convivial, partagé sous un soleil radieux.