2 décembre 2024
Sainte Bibiane
Marie-Odile vous êtes, en tant que LEME, aumônier de la prison d’Angers. Pouvez-vous nous dire en quelques mots quelle est votre mission ?
L’aumônier de prison est là pour accompagner les détenus dans leur Foi selon 3 axes, 3 propositions qui leurs sont faites : entretiens individuels, groupes de parole et célébration du culte. À la prison d’Angers, nous accompagnons une trentaine de détenus et une quinzaine participe à la messe. Cette mission m’a été confiée, à mi-temps, en 2017.
Vous êtes peu d’aumôniers de prisons en France à être rémunérés par le diocèse. Pouvez-vous nous expliquer quelle a été la motivation de l’évêque pour faire ce choix ?
Ce choix a été fait car il semblait essentiel à notre évêque d’avoir une présence réelle, importante et pérenne en prison. Le fait d’être salariée me permet de mobiliser beaucoup de temps et de me rendre très disponible. L’administration pénitentiaire quant à elle nous donne des subventions pour le fonctionnement de l’aumônerie : achat de chapelets, Bibles, cadeaux de Noël, formations…
Je suis très heureuse de cette décision qui me permet d’être très présente.
Pour m’aider dans cette mission, j’ai deux autres collègues aumôniers ainsi qu’une dizaine de bénévoles, dont je suis coordinatrice. Ils viennent m’épauler à tour de rôle environ une fois par mois pour la célébration du culte.
Ce sont les détenus qui demandent à nous rencontrer. Nous les recevons dans un premier temps en entretien individuel puis ils sont inscrits sur la liste pour participer aux activités. Bien entendu, ils ne sont pas obligés d’être présents à chaque fois.
En quoi cette mission d’Église vous parait indispensable ?
Il est essentiel de montrer que l’Église pense à eux.
La prison est un lieu riche de rencontres. Les personnes que je vois ont un vécu très difficile et nous sommes là pour leur apporter un peu de paix, c’est là le cœur de notre mission. Je le ressens d’ailleurs chaque dimanche lorsque nous faisons le geste de Paix qui revêt une importance toute particulière car il n’est pas toujours facile pour eux de vivre ensemble. Ce geste n’en est que plus beau.
Chacun a une place de choix. Grâce aux heures que je passe à la prison, je peux prendre le temps de rentrer en communication avec chacun d’eux. Ils se sentent en confiance ce qui permet de leur faire prendre conscience de leurs victimes, de les faire exister.
Je vis cette mission comme un cadeau. Les détenus reçoivent beaucoup mais ont beaucoup à donner.
Il faut se remettre en question en permanence car la prison est un lieu d’éternel recommencement. Ils ne sont que de passage ce qui peut laisser un sentiment d’inachevé. Il faut donc faire confiance au Seigneur pour la suite de leur vie.
Je prends aussi le temps de témoigner de ce que je vis auprès des collèges/lycées, les groupes de catéchisme, les paroisses …