« La maison Lazare donne un sens à notre vie ! »


17 novembre 2023

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À l’occasion de la journée mondiale des pauvres dimanche, zoom sur la maison Lazare d’Angers qui abrite sous le même toit une famille, des personnes sans-abris et des jeunes professionnels.

En cette matinée de novembre, elles nous accueillent tout sourire, sur le pas de la porte. Il y a Marine, emmitouflée dans son sweat aux couleurs rose fushia de l’association Lazare, qui habite la maison avec son mari et ses enfants. Et Françoise, une personne « accueillie » qui a trouvé refuge dans cette colocation solidaire il y a sept ans. La colocation qui existe depuis huit ans à Angers, a élu domicile il y a trois ans dans une partie de cette grande maison située au cœur du parc du Bon Pasteur en bord de Maine.

Café, biscuits : elles ont tout préparé pour l’interview qui se déroule dans la salle commune. L’accueil, c’est un peu l’ADN de l’association Lazare. Créée en 2010, elle compte aujourd’hui 12 maisons en France et 4 à l’étranger. Le principe ? Réunir en colocation des jeunes volontaires étudiants ou jeunes professionnels, une famille et des personnes sans-abris. La maison se compose d’un appartement de 8 hommes dont 4 accueillis et 4 volontaires, un appartement de 5 femmes dont 2 accueillis et 3 volontaires, et une famille responsable des lieux.

Pour les personnes accueillies, c’est une expérience souvent vécue comme une période de reconstruction, voire une renaissance. Comme Françoise, ou Joël, 54 ans, arrivé il y a un an et qui a aujourd’hui retrouvé des forces pour envisager un nouveau départ. Ils cohabitent avec les « volontaires », des jeunes professionnels âgés de 25 à 35 ans qui travaillent la journée.

Pour eux aussi, la « coloc » est souvent source de bousculement intérieur et de nouveau départ. « C’est beau de voir le cœur de certains s’ouvrir. C’est une école de la découverte de l’autre, un laboratoire de charité. On ne vient pas par hasard à Lazare…» analyse Marine, qui veille à ce que « chacun se sente bien dans la maison ». Quitte, parfois, à « rappeler le cadre » auprès des accueillis, comme des volontaires, dans l’intérêt du bon déroulement de la maison.

« Tout ce qui n’est pas donné est perdu »

Marine et son mari Stanislas sont arrivés en septembre 2022 avec leurs trois enfants âgés de 2 à 8 ans. Cette mission était « comme une évidence » pour la jeune maman, sage-femme de métier et son mari, médecin. « Au retour d’une mission de deux ans en Afrique avec Fidesco, on s’est dit qu’on avait envie de se mettre au service à notre retour en France. Et puis on est tombé sur un concert du chanteur Vianney au profit de l’association Lazare. » Aujourd’hui, aucun regret : « Tout ce qui n’est pas donné est perdu. Lazare donne un sens à notre vie, ici ce n’est pas juste « faire avec », mais « être avec » les gens. Ça nous rend très heureux, ça nous fait grandir » se réjouit Marine.

Comme une famille

Françoise aussi « se sent bien dans la colocation ». Ce qui l’aide, c’est de partager des moments privilégiés, comme les repas du vendredi soir où tout le monde se réunit autour de la table. Où quand Pia, la fille de Marine et Stanislas, âgée de 6 ans, se presse en rentrant de l’école pour toquer à sa porte pour dessiner avec elle des mandalas. Ici, pas de différence entre sans-abri, jeunes professionnels ou famille. “On a tous des fardeaux, et on s’aperçoit qu’il y a 1000 façons d’être pauvre : célibat, âge…”  confie Marine. Les anciens sans-abris sont pauvres par leur situation précaire, mais finalement les volontaires aussi ont chacun leur pauvreté.

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