Père Odilon : un ministère source de joie ! 


5 janvier 2024

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À l’occasion de la quête pour les Églises d’Afrique dimanche 7 janvier, portrait du père Odilon Soloniaina Razafindarikely, vicaire à la paroisse Saint-Romain des Trois Provinces (doyenné de Cholet). 

Originaire de Madagascar, le père Odilon a découvert la foi chrétienne sur le tard. « Ma mère était protestante non-pratiquante. Je suis le troisième d’une fratrie de sept enfants. J’ai été élevé dans une famille un peu dispersée et je n’ai jamais vécu avec mon père biologique » se souvient le prêtre de 40 ans. 

Pourtant l’adolescent « rêvait d’être chrétien ». « J’aimais bien voir les chrétiens à la sortie de la messe, je les trouvais beaux et bien habillés ». La beauté sera décidément la porte d’entrée dans la foi pour cet artiste dans l’âme, qui est aussi musicien-guitariste. À l’âge de 18 ans, il est invité au baptême d’une cousine catéchumène. Une révélation : « J’ai été touché par les bougies, par le chant de l’Exultet, pas la beauté de la liturgie » se remémore-t-il. 

Alors qu’il n’est pas encore baptisé, il s’inscrit au « petit séminaire » (collège-lycée), puis reçoit le baptême en 2004. « Je n’avais aucun doute, car tout ce que j’ai appris était une découverte, donc cela m’a donné beaucoup de joie » confie le père Odilon, qui fut ordonné en 2017. 

« J’étais considéré comme quelqu’un. Car dans ma culture, le prêtre a un statut privilégié ».  

Premier ministère dans une région très pauvre 

Pour sa première mission, le jeune vicaire est envoyé dans une région très pauvre. « Mon évêque m’a envoyé dans un secteur où les gens creusent la terre pour trouver le saphir, c’était compliqué car 80% de la population était touchée par une grande pauvreté, mais il y avait aussi des milliardaires grâce au saphir. C’était très inégal » raconte le père Odilon qui fut aumônier des jeunes et forma les « catéchistes », c’est-à-dire des adultes qui animent notamment des assemblées dominicales sans prêtre.  

À la suite de ce premier apostolat de deux ans, l’évêque de son diocèse l’envoie « dans une paroisse plus près de la ville, dans un milieu agricole plus serein. » 

Parallèlement à cela, il est appelé à suivre des études de français. L’évêque pense l’envoyer à l’université de Lyon, mais des imprévus liés au covid compromettent le projet et c’est à Angers que le père Odilon arrive, en octobre 2020. «J’ai été très bien accueilli » se souvient-il, malgré les restrictions liées au covid et les l’adaptation au climat. Parallèlement à ses études de théologie, il rend service à la paroisse Saint-Pierre-Notre-Dame de Cholet comme prêtre fidei donum. En septembre 2022, il est nommé vicaire à la paroisse Saint-Romain des Trois-Provinces. 

« L’Église a besoin des jeunes » 

« Je suis prêtre accompagnateur des Scouts de France, je donne des cours de culture chrétienne au collège Sainte-Marie de Torfou, je fais aussi du caté » détaille le prêtre. 

Comment voit-il la vie de l’Église de l’Anjou ? « Cela me touche beaucoup de voir les personnes âgées s’engager pour l’Église » admire le père Odilon, qui déplore en même temps le peu d’investissement des jeunes familles, notamment dans le rural. « Alors on interpelle les futurs mariés, les parents de bébés qui sont baptisés, pour leur dire que l’Église a besoin d’eux. »