27 juillet 2024
Sainte Nathalie et ses compagnons
Sa force de conviction et de révolte devant l’injustice ne faiblit pas ; à 74 ans Mylène cherche toujours à convaincre et à lutter pour les autres.
La misère elle connaît, abandonnée par sa mère à la naissance, d’abord confiée à une grand-mère violente, c’est la Vierge Marie qu’elle appelle maman, car dit-elle, elle est discrète et accueillante.
De famille d’accueil en foyer, elle n’a jamais cessé de croire en l’autre malgré les tristes exemples qu’elle avait sous les yeux. Battue parce qu’elle allait à la messe en cachette, obligée de dormir dans l’escalier un soir de Noël, il y avait toujours cependant pour cette enfant, un sourire ou un repas offert par le voisin, notamment cet algérien compatissant, cette autrichienne boycottée que les gens appelaient la « boche » ; toutes ces aides lui réchauffaient le coeur et l’âme mais surtout, lui indiquait le bon chemin, celui de l’écoute sans jugement, de l’entraide encore et toujours, sans se lasser, celui de la tolérance, de l’égalité.
Mylène découvre ainsi la solidarité et lui sera toujours fidèle, comme à l’éducation populaire dont elle se fait le chantre avec ses engagements auprès de l’Action Catholique ouvrière ou elle découvre l’importance d’être et de faire ensemble, d’apprendre et de grandir ensemble.
C’est ainsi que quelques années plus tard, elle fonde l’association « Vivre Ensemble » à Trélazé qui réunit des femmes de différentes cultures pour leur permettre de partager leur savoir-faire, pour leur faire découvrir l’égalité et la tolérance dans la joie d’être ensemble. « Toujours et encore l’éducation populaire : faire avec les autres, pas à leur place. C’est aussi leur redonner de la dignité. » explique Mylène.
Interrogée sur sa Foi, Mylène, qui ne s’est jamais détournée du Seigneur, confie que malgré les difficultés de la vie, l’Esprit Saint lui a appris à toujours voir le positif dans la personne en face d’elle, dans les circonstances traversées, mais surtout « à remercier, à rendre grâce avant de demander ».
A l’heure où le Pape François insiste sur devoir missionnaire des chrétiens, l’exemple original de Mylène démontre que tous les charismes sont indispensables pour un monde de partage et d’entraide.
Mylène dévoile son parcours à travers un livre écrit avec l’aide d’Yves Durand Ma liberté de parole éditions du Petit Pavé.