Notre cathédrale se transforme !


Orgue, vitraux, galerie contemporaine… depuis 2021, d’importants travaux sont en cours pour embellir la cathédrale Saint-Maurice, joyau patrimonial d’Angers. L’occasion de mettre au jour de véritables trésors. Le point avec Michel Morille, paroissien en charge du suivi des travaux.

D’importants travaux de restauration ont été entrepris depuis septembre 2021 à la cathédrale d’Angers. Ancien architecte et paroissien du lieu, Michel Morille a été chargé par le curé le p. François Gourdon, de faire le lien avec la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et de superviser le suivi des travaux. En s’assurant par exemple, que les marteaux-piqueurs « ne viennent pas déranger le déroulement d’une sépulture, ou que les visiteurs puissent entrer et sortir de la cathédrale si un des accès est bloqué ». Ces travaux sont l’occasion de mettre au jour des bijoux artistiques ou architecturaux, témoins de l’exceptionnel savoir-faire des premiers bâtisseurs. Comme ces peintures retraçant le miracle de saint Maurille, découvertes au niveau du chœur (visibles pour le moment grâce à de grandes photos disposés sur des panneaux).

« La cathédrale a été construite en 1123 », rappelle Michel Morille qui en connaît par cœur tous les recoins. « Visitée par 10.000 personnes chaque année », elle a traversé des siècles de guerres, d’incendies, de démolitions et de reconstructions.  Classée monument historique en 1862, l’édifice millénaire est depuis quelques temps « l’objet de toutes les attentions du ministère de la culture » souligne Michel Morille.

Les travaux ont commencé « il y a 7-8 ans » par la chapelle de Notre-Dame de Pitié ainsi que le grand autel. En 2019, le tympan, qui désigne la sculpture surplombant le portail, a été également rénové. « C’est le plus beau tympan du moyen-âge en Europe, tout comme le portail qui a été terminé récemment », s’émerveille Michel Morille avant de rappeler que ce joyau « a motivé la construction de la galerie » quelques années plus tard.

La rosace a retrouvé sa luminosité et sa fraîcheur d’origine

S’en est suivi, en 2021, un « très gros programme de près de 8 millions d’euros » qui a commencé avec la réfection de la grande rosace sud du transept, réalisée « avec beaucoup de soin ». « Les structures métalliques ont été remplacées par du laiton, trois meneaux en calcaire résistant ont été aussi remplacés. La technique utilisée fait que le verre, quand il est nettoyé, retrouve sa fraîcheur et sa luminosité d’origine » énumère l’intarissable architecte, avant de nous apprendre qu’on « retrouve la même rosace dans les détails, à Notre-Dame de Paris. ».

« Il a été question ensuite de procéder au relevage du grand-orgue : rétablissement des sommiers, remplacement des moteurs et des câblages, changement de la console… Après une interruption d’un an, les travaux vont reprendre en septembre et seront achevés début 2025 » poursuit-il. L’instrument du 18e siècle, aux 4900 tuyaux et 65 jeux « est d’une grande qualité, et très apprécié des organistes »

En 2025, une galerie contemporaine en harmonie avec la place Mgr-Chappoulie 

Après la restauration de la façade occidentale et « le remplacement d’une soixantaine de pierres », place au projet magistral de la future galerie contemporaine. Elle sera constituée de trois grandes arcades futuristes qui viendront protéger le portail polychrome datant du 12e siècle. Un portail cher au cœur de l’architecte Kengo Kuma en charge de son exécution.

La place Mgr-Chappoulie, qui est déjà occupée par les fouilles des archéologues sera réaménagée en parallèle par le même architecte « dans un souci d’harmonie de l’ensemble ».

Les fouilles de la place, menées par l’Inrap, centre de recherches archéologiques à Angers, représentent « l’un des plus importants chantiers en France » précise Michel Morille.  Elles ont exhumé les vestiges d’une galerie médiévale détruite au 19e siècle. « On y a aussi retrouvé une soixantaine de sépultures de prélats- les tombes des évêques étant enterrées sous la cathédrale. »

Le chantier sera exceptionnellement ouvert au public le week-end du 15 et 16 juin, dans le cadre des Journées européennes de l’archéologie.

La livraison finale devrait avoir lieu fin juin 2025.

Pour aller plus loin : Vidéo réalisée par la ville d’Angers sur ce thème

Les peintures du chœur, demeurées intactes. Crédit Michel Morille