Né à Angers en 1945, le père André Boudier a été ordonné prêtre en 1974. Parmi ses missions, il a été engagé dans l’action catholique (ACE, ACI…). Il fut curé des paroisses d’Avrillé et des Ponts-de-Cé. Il a été aussi doyen des doyennés d’Angers Outre-Maine et Angers Couronne. Il est aujourd’hui au service des sœurs bénédictines de Martigné-Briand et des aumôneries hospitalières des secteurs de Martigné-Briand et Doué-la-Fontaine.
Deux questions au père André Boudier:
1) Si vous deviez décrire trois pépites vécues dans votre ministère, trois bons souvenirs que vous gardez…
- Le dernier qui m’a particulièrement impressionné est à l’hôpital de Doué où je célébrais le sacrement des malades accompagné de Jean Claude, bénévole de l’aumônerie. La famille s’était rassemblée autour de la personne en fin de vie encore assez lucide et le regard ouvert, sans pouvoir vraiment s’exprimer. Mais à la fin de la célébration, au moment de la bénédiction finale, voilà qu’elle me regarde intensément et avec force, dit : » Jamais Dieu ne m’avait regardé ainsi ». Comprenne qui pourra. Moi, Je me suis senti transpercé par son regard qui voyait au-delà de moi-même ce Dieu qui l’accompagnait avec amour au moment du passage. Cela rejoint si bien la prière que nous disons avant d’aller visiter les malades. » Seigneur Jésus, efface-moi en Toi : rends-moi transparent à ta présence et apprends-moi à être le sourire de ta bonté. » Ce regard des croyants sur tout être vivant, c’est chaque jour le témoignage de Celui qui les habite et avec qui ils conduisent leur vie…
- Autre souvenir : c’était en 1976 à St-Laud à Angers, lors de mon premier lieu de ministère. Rue Hoche, je croise une maman avec son garçon de 6-7 ans qui revenait de l’école. Paroissienne nouvellement installée avec son mari coiffeur en centre-ville, Christiane m’aborde pour me dire la détresse de son fils. En effet venus de la région parisienne dans une cité où les enfants jouaient assez librement en bas des immeubles, les voilà de retour dans l’Ouest mais en appartement au-dessus du salon de coiffure rue de la Gare. Vous imaginez… Et l’école, forte de sa réputation, rassemble des enfants de 25 communes autour d’Angers. Alors Frédéric a dit à sa mère : » Maman, achète-moi un copain ! » J’avais une bonne expérience d’ACE, jadis, dans mon quartier St-Serge en lien avec le patronage et le centre aéré de la paroisse, et aussi en institution à Mongazon avec des jeunes en internat, puis à St-Pierre-la-Croix-blanche avec des Fripounets du quartier. Mais à St-Laud, il n’y a que la catéchèse et la liturgie qui vaillent, comme dans les paroisses du centre-ville. Alors, nous en parlons à la sortie de la messe avec d’autres familles d’artisans-commerçants du quartier. Et peu à peu une équipe de Fripounets se met en place accompagnée par Christiane et une autre de Perlins avec Claire la petite sœur de Frédéric et ses copines de commerçants du quartier. A la suite, les parents ont formé une équipe d’ACI artisans-commerçants, la seule du diocèse, et qui continue de se voir encore amicalement. Et pendant 50 ans de ministère, je n’ai jamais cessé d’appeler des enfants, des jeunes et des adultes à se « mettre en mouvement » pour témoigner d’un vrai copain qui habite le cœur des chrétiens : Jésus, le Christ. A l’évidence, cette rencontre de St-Laud fut pour moi fondatrice !
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- « Nous nous réjouissons avec vous tous, après 50 ans de responsabilités dans l’Eglise, de rendre grâce au Seigneur Jésus Christ qui jamais n’a cessé de nous accompagner depuis son premier appel (…). Une présence qui a habité notre ministère, qui l’a construit pas à pas, comme une alliance au service d’un peuple de croyants. Une part de ce peuple nous a été confiée, comme nous leur avons été confiés d’ailleurs, au cours des nominations successives, des missions que nous avons accomplies avec la grâce de Dieu, chacun avec son histoire, ses aptitudes et ses dons » (extrait de l’homélie du père Boudier lors de son jubilé le 23 juin 2024)
2) Y a-t-il une parole de Dieu ou une prière qui vous accompagne plus particulièrement ?
Le Cantique de Siméon, qu’on récite lors des Complies tous les soirs : » Maintenant, ô Maitre souverain… « . Cette prière accompagne tous les soirs de ma vie.