Antoine Chevillard : « J’ai toujours aimé les belles choses »


5 septembre 2024

| Actualités du diocèse |

Après une carrière parisienne dans la haute joaillerie, Antoine Chevillard a repris il y a quatre ans l’entreprise familiale d’orfèvrerie liturgique à Avrillé au nord d’Angers.

Au début de l’été, nous avons rencontré Antoine Chevillard, 38 ans, aux ateliers Chevillard-Frères à Avrillé. Tout en élégance, l’homme aime les belles choses et ça se voit. « Quand vous êtes orfèvre depuis quatre générations, ça vous coule dans le sang ! », justifie le chef d’entreprise qui arrive chaque matin à moto.

Aujourd’hui, direction le vaste atelier haut-de-plafond, où se côtoient des crucifix de toutes tailles, des bougeoirs ou des calices en attente de restauration avant de regagner une église, un presbytère, dans l’un ou l’autre coin de France. « Il y a des siècles d’histoire ici ! », s’émerveille Raphaël, un des 14 employés de l’atelier, un chiffon à la main.

La maison est spécialisée aussi dans le mobilier et les luminaires de luxe, et la restauration pour les collectivités. Comme ce miroir commandé par un grand restaurant parisien, sur lequel travaille Mathis un peu plus loin. Encadrée par des tubes rectangulaires évidés, la structure est arrondie à chaque coin par du métal plein, « plus facile à manier » nous explique le directeur.

Or, bronze… il a toujours aimé le contact avec la matière. Diplômé d’une école de commerce spécialisée dans le luxe, Antoine fait ses premières armes dans la haute joaillerie place Vendôme à Paris où il reste dix ans, avant de s’orienter vers l’entrepreneuriat. En 2018, « 12 jours précisément » après le début de sa période de reconversion, le dirigeant de Chevillard (extérieur à la famille, il avait racheté l’entreprise au grand-père d’Antoine), fait appel à lui pour reprendre l’entreprise.

Une forte valeur patrimoniale

« J’en avais toujours rêvé, j’y ai vu un signe » relit aujourd’hui ce père de quatre enfants qui est aussi un chrétien engagé. « C’est une fierté pour la famille et pour les clients qui s’identifient beaucoup, il y a une forte valeur patrimoniale chez Chevillard » analyse Antoine en évoquant l’entreprise centenaire.

C’est d’ailleurs en famille que la maison fonctionne aujourd’hui : co-dirigeants, Antoine et son frère Bertrand ont été rejoints récemment par leur sœur Sophie, artisan doreur.

Enracinée dans l’histoire, l’entreprise continue de mettre son savoir-faire au service de l’Église. Une joie pour Antoine, qui « aime voir les artisans travailler avec passion, et les clients satisfaits ». Comme ce prêtre découvrant un calice fraîchement restauré : « Il nous a dit s’être reconverti à la présence réelle du Christ en tenant cet objet noble dans les mains » raconte Antoine. « Un beau témoignage qui rend humble. »