10 octobre 2024
Saint Daniel et ses compagnons
Dimanche 15 septembre à 15h à la cathédrale Saint-Maurice d’Angers, Matthieu Débarre, séminariste du diocèse sera ordonné diacre en vue du sacerdoce par Monseigneur Delmas. Il était l’invité du matin sur RCF Anjou, pour répondre aux questions de Raphaël de La Croix.
La dernière ordination sacerdotale dans le diocèse remonte à 2020, avec l’ordination de Jean Dinh et Bruno Raffara. L’ordination de Matthieu est un événement attendu par le diocèse d’Angers. Il nous partage son état d’esprit :
« Je suis plutôt serein, et assez détendu, C’est un appel de l’Église. Donc je reçois cet appel et j’essaie de m’y préparer au mieux.
C’est vrai que c’est un événement attendu, mais c’est une attente que je trouve très heureuse car moi aussi quand j’étais plus jeune, je voulais aussi qu’il y ait plus de prêtres. En même temps, c’est une attente que je n’ai jamais ressentie comme une pression. C’est- à dire qu’on m’a toujours laissé libre de mon choix, à la fois le diocèse par la voix de l’évêque, à la fois les autres chrétiens que j’ai pu rencontrer dans les paroisses où j’ai été envoyé en insertion. Mais oui c’est une belle attente.
L’ordination se passe en deux moments. Dans l’histoire de l’Église il y a eu différentes étapes, avant d’arriver au sacerdoce. Le diaconat est vraiment une configuration au Christ Serviteur. C’est une étape qui est fondamentale, même si le prêtre reste un serviteur, lui il va être configuré au Christ Pasteur pour conduire le troupeau ; le diacre est amené à témoigner au monde et à tous ceux qu’il va rencontrer, chrétiens ou non chrétiens d’ailleurs, que le Christ s’est fait serviteur pour nous. Cette étape du diaconat elle précède celle du presbytérat pour bien rappeler à celui qui va être ordonné, que le Christ s’est fait serviteur pour nous et que celui qui va être ordonné, est appelé à être un serviteur du Peuple de Dieu.
Être ordonné diacre est un changement radical. Il y a déjà au moment de l’ordination diaconale les grandes promesses : je vais m’engager au célibat pour le Royaume, à la prière pour le monde, et à l’obéissance envers notre évêque. Effectivement ce sont des promesses qui seront réitérées au moment du presbytérat mais je m’y engage déjà au moment du diaconat. «
Comment est née cette vocation chez Matthieu ?
» C’est un chemin un peu long. Je viens d’une famille qui n’est pas chrétienne. J’ai grandi à Saumur. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui étaient très ouverts à la culture, et qui ne m’ont jamais empêché de lire des magasins d’histoire, c’est d’ailleurs une de mes passions, et de me documenter. En sixième, ma maman a décidé de m’inscrire dans l’institution Saint-Louis, qui est un établissement privé. Je n’y allais pas vraiment pour le côté catholique. C’était plutôt parce que c’était un établissement où l’on travaille bien, un peu tous les critères habituels quand on parle d’un établissement privé dans le monde d’aujourd’hui. C’est là que j’ai découvert la foi. Une jeune fille m’a invité à aller à l’aumônerie. Je trouvais la proposition assez intéressante et donc j’y suis allé une fois, puis une seconde puis une troisième, etc… Et entre ce que j’entendais à l’aumônerie, la manière dont on me parlait de cette personne qui s’appelait Jésus, et de ce qu’il avait fait, et de ce que ça changeait dans une vie d’être chrétien ce à quoi moi j’aspirais en fait au plus profond de moi, et bien il y avait une connexion. Donc j’ai demandé le baptême, en cinquième, j’avais douze ans. J’ai eu un an et demi de préparation au baptême. J’ai été baptisé en 2008, à l’âge de 14 ans par Mgr Delmas, qui venait d’arriver dans le diocèse.
Puis je me suis engagé dans mon lycée après quoi je suis parti à l’Université Catholique de l’Ouest pour faire de l’histoire, et c’est là qu’une autre amie m’a demandé si je n’avais jamais pensé à devenir prêtre. Quand je relis mon histoire je suis heureux qu’elle m’ait posé la question de manière un peu frontale. C’était la voix du Seigneur à travers cette amie, qui m’a aidé à discerner. Après j’ai pris un peu de temps… Et puis après j’ai rencontré le service des vocations du diocèse. J’ai fait un an de parcours « Vocation », j’ai terminé mon master en enseignement, et ensuite je suis rentré en propédeutique puis au séminaire. «
Comment va se passer cette année qui va conduire Matthieu à son ordination sacerdotale qui devrait avoir lieu en juin 2025 ?
» En fait c’est une année qui va être partagée entre de l’apostolat en paroisse, c’est-à- dire que je vais être un peu plus présent dans les paroisses dans lesquelles je vais être envoyé. Notamment avec toutes les questions sacramentelles, comme accompagner les familles pour les sépultures, accompagner les baptêmes, les mariages. Je serai déjà en poste entre guillemets.
Mais ma formation au séminaire n’est pas finie. Nous avons encore une année justement pour parfaire, une éducation chrétienne, autour des sacrements, autour des homélies, … parce que je vais être amené à prêcher en étant diacre. J’ai encore besoin d’être accompagné pendant toute cette année au séminaire. Ce n’est pas inné de célébrer les sacrements, ou de prêcher. Et après toutes les études qu’on a faites en philosophie et en théologie… là il y a maintenant un aspect un peu pratique qui va s’exercer. Et puis, il y a aussi le fait d’aller à la rencontre des chrétiens en paroisse, et d’accompagner toutes les situations très concrètes que le Seigneur mettra sur ma route. «
Est-ce important pour Matthieu de dire « moi je veux être prêtre pour le diocèse d’Angers » ?
» Cette question était même très importante. Au moment de mon discernement je me suis demandé : si le Seigneur m’appelait à être prêtre, où est-ce qu’il m’appelait vraiment ? C’est vrai qu’il y a plein de communautés de vie, il y a même des communautés monastiques, des communautés de prêtres qui existent. Mais pour moi, j’ai reçu la foi dans une terre, j’ai aussi grandi dans cette terre qui est celle du diocèse d’Angers. C’est cette terre qui m’a accompagné. En prenant le temps du discernement, je me suis demandé quel était le lieu le plus porteur pour ma foi ? Et quel était le lieu où j’avais aussi le plus envie de faire grandir dans la foi ? Et bien c’était le diocèse d’Angers ! «
Rappel : rendez-vous dimanche 15 septembre à 15h à la cathédrale Saint-Maurice d’Angers, ou en direct sur RCF Anjou