« Il faut parfois s’adapter ! » Alice, en mission au Pérou


3 octobre 2024

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Alice, 28 ans, s’est envolée au Pérou en mars dernier avec la DCC, pour un an. Elle y travaille comme monitrice-éducatrice auprès de jeunes en situation de handicap. Une mission qu’elle apprécie, même si elle est parfois confrontée aux différences culturelles. Témoignage, à quelques jours de la semaine missionnaire mondiale.

Alice, dont les parents vivent à Noyant-Village (49), est arrivée il y a six mois à Piura, au nord du Pérou. Elle est monitrice éducatrice dans le milieu du handicap et de la protection de l’enfance. Sa mission s’achèvera l’été prochain.

Elle travaille pour l’association jésuite Canat qui accompagne les enfants qui travaillent dans le centre de Piura. Alice vient d’achever une première mission d’aide aux familles en difficulté. « Par exemple, j’accompagnais une maman qui vit seule avec six enfants. Son conjoint qui était violent ne verse plus la pension alimentaire » décrit cette ancienne créatrice d’ambiance, récemment reconvertie au métier de monitrice-éducatrice après une formation. « J’ai tout de suite voulu partir pour exercer ce travail dans un autre contexte et aller à la rencontre d’une autre culture. J’avais la curiosité d’aller à la rencontre des autres » explique-t-elle

Aujourd’hui, mission accomplie ! Mais, même si elle apprécie sa mission, elle ne s’attendait pas à un tel dépaysement. « Ce n’est pas facile de travailler avec si peu de moyens… Le contexte est compliqué au niveau économique, au niveau organisationnel et au niveau culturel. Il faut sans cesse s’adapter. C’est difficile ici par exemple, de définir des priorités. Quand y a quelqu’un qui arrive dans une salle et dont c’est l’anniversaire, on va tout arrêter séance tenante pour fêter l’anniversaire… Cela ne se ferait pas du tout en France » observe Alice qui de surcroît, passait beaucoup de temps sur la route pour visiter des familles vivant parfois dans des zones très reculées. 

Nouvelle mission

Aujourd’hui, si elle poursuit son travail éducatif auprès de mères avec leurs enfants, sa mission a évolué : elle n’accompagne plus que deux familles sur quatre et a pris possession début septembre de sa nouvelle mission auprès d’enfants et adolescents en situation de handicap.

Fernando, Jesus, Pedro, Nicole… Elle accompagne deux groupes de quatre jeunes de 12 à 23 ans : un groupe de plus jeunes et un groupe de plus âgés.

Lors de deux premières sessions : elle les a guidés dans la création d’un « horario » ou planning manuel (avec des pictogrammes avec des scratche à déplacer), dans le but de les aider à se situer dans le temps.

Chaque début de séance commence par la présentation de ses émotions (triste, en colère, joyeux…) à l’aide de smileys. Les prochaines séances sont déjà prêtes : « on va travailler les émotions, la communication, appendre à se déplacer – prendre un bus, l’hygiène, la connaissance de soi, la sexualité ».

Une anecdote ?  « Un jeune qui est venu pour la première fois… à la fin au moment de présenter au groupe dans quelle émotion il se sentait, il a dit je me sens « bof » car il trouvait que la séance était trop courte ! » Une belle récompense pour Alice.

Si la jeune femme se dit « athée », elle a « grandi dans des écoles catholiques » et s’entend très bien avec le président de l’association, prêtre jésuite.  « Je trouve les Péruviens très ouverts. Le fait de parler de religion n’est pas tabou ici… Et beaucoup de valeurs de l’Église sont aussi les miennes, comme le partage, le prendre soin et l’empathie. »