11 février 2025
Bienheureuse Héloïse
Étudiant en droit, Maël loge au foyer Saint-François-Xavier à Angers. Cette année, il s’est engagé auprès des plus démunis en aidant aux repas solidaires de sa paroisse. Témoignage, à l’occasion de la Journée mondiale des pauvres de ce dimanche 17 novembre.
« Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi humain » confie Maël, 20 ans, en évoquant le repas solidaire organisé par la paroisse protestante unie de France et la paroisse St Joseph. Un évènement qui s’est déroulé le dimanche 13 octobre au presbytère de la paroisse Saint-Joseph, et pour lequel lui et deux autres étudiants du foyer Saint-François-Xavier sont venus prêter main forte.
Un service pour l’année
Laudes le matin, prière du soir… Ce foyer pour garçons, situé en centre-ville d’Angers, propose aux étudiants une vie spirituelle mais pas seulement. Chaque rentrée, les étudiants sont invités à s’engager pour un service pendant l’année scolaire, comme l’animation du chapelet, les visites aux personnes âgées ou auprès des personnes en situation de handicap, la présence auprès des sans-abris et des migrants. Comme l’a choisi Maël.
La mission de cet ancien scout et ancien responsable d’une équipe de servants d’autel dans son diocèse de Quimper, est d’aider les bénévoles lors de ces repas conviviaux proposés quatre fois par an aux migrants et aux sans-abris.
Géorgiens, Arméniens, Ethiopiens, Maliens, Syriens, Soudanais, Azerbaïdjanais, Russes, Kosovars, Guinéens, Mexicains… Accueilles par une quinzaine de bénévoles, 35 personnes de tous âges sont venues à ce repas du 13 octobre qui était le premier de l’année. Maël a été autant marqué par la situation des personnes accueillies que par le dévouement des bénévoles.
« Ils connaissaient bien les personnes. Ils nous ont demandé si on pouvait trouver des vêtements ou des chaussures pour eux pour l’hiver… »
Ces rendez-vous solidaires commencent par le petit déjeuner et s’achèvent dans l’après-midi. Pour les plus démunis, de quoi se réchauffer le corps et le cœur. Le repas du midi, « c’est comme un déjeuner de famille » a apprécié Maël qui se sentait « un peu timide » au début. Mais les bénévoles « nous ont permis d’être à l’aise. »
« Ils s’intéressaient à ce que je vivais »
« Le matin, on a aidé à l’installation. Nous avons discuté avec une personne qui était déjà arrivée. Un Français qui est SDF. »
« Avec Silouane (un autre étudiant), on a joué aux échecs avec une personne qui s’appelait Omar. On a essayé de découvrir les histoires de chacun. Il y en a qui sont arrivés tout petits en France » a remarqué Maël, qui a été touché par l’attention des personnes accueillies à son égard. « Ils s’intéressaient à ce que je vivais » se souvient l’étudiant, qui regrette de ne pas avoir pu rencontrer plus de monde. Notamment de ce jeune de 15-16 ans originaire d’Afrique, dont un bénévole lui a raconté l’histoire, qui l’a beaucoup marqué.
« Il s’est fait battre à mort. Il a réussi à s’enfuir grâce à son frère. En France, il a subi plusieurs opérations chirurgicales du genou et du pied, pour pouvoir marcher. Cette personne ne peut pas retourner dans son pays… C’est triste ! » confie Maël.
Maël est reparti de cette journée « plus apaisé, content de cette nouvelle expérience. »
Pour lui, la Journée mondiale des pauvres de dimanche raisonnera de manière particulière. « J’aurai forcément une pensée pour eux, et aussi pour les étudiants qui ont une moins bonne situation que moi. Certains vivent avec 100€ par mois. »
D’autres paroisses de la ville (St Martin des Champs, La Madeleine) vivent des propositions similaires d’accueil et de repas partagé.
Prochaine étape ? Un repas le 28 novembre au profit du Liban, et le prochain repas de l’association au mois de janvier.
Renseignement : Paroisse Saint-Joseph