À la maison d’arrêt, Noël réchauffe les cœurs


20 décembre 2024

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Noël signifie la naissance du Christ. Cette fête symbolise la lumière et souvent la joie des retrouvailles familiales… Mais comment ce jour se vit-il dans le contexte de la prison ? Le témoignage de Marie-Odile Cochet, aumônier de la maison d’arrêt d’Angers.

À la maison d’arrêt, Noël réchauffe les cœurs… « La messe sera célébrée à 8h, comme chaque semaine », précise Marie-Odile Cochet, aumônier de la maison d’arrêt d’Angers depuis sept ans. Mais en ce jour de fête, l’équipe de l’aumônerie a tenu à ce que cette célébration du mercredi 25 décembre soit un moment chaleureux et convivial pour les détenus, qui seront une petite trentaine.  » On se retrouvera avant pour répéter les chants. Et à la fin, il y aura un goûter partagé amélioré. Lors des occasions spéciales, on essaie de faire des petits gâteaux, des petites choses personnalisées… »Et chacun repartira avec un petit colis ».  » indique celle qui est aussi aumônier de la maison de retraite Saint-Nicolas à Angers. 

Cartes, colis… des paroisses et des écoles solidaires 

Car cette année pour Noël, la solidarité s’est organisée en lien avec des paroisses ou des établissements scolaires. « Les gens se sont mobilisés : dans les paroisses Saint-Serge, ou Saint-Antoine. Ou celles de Saint-Lazare-Saint-Nicolas, et Sainte-Marie-de-Belle-Beille…  » énumère-t-elle. Les paroissiens ont glissé des cartes postales dans les enveloppes timbrées, qui ont été remises aux détenus, ce qui leur permet de garder le lien avec leur famille.

« Certains détenus apprécient particulièrement de recevoir des dessins de leurs enfants… mais également de préparer à leur tour des dessins ou des coloriages pour eux  » ajoute Marie-Odile.

Des écoles et des lycées se sont aussi mobilisés pour écrire des cartes personnalisées aux détenus, comme c’est le cas pour la paroisse d’Avrillé ou celle de St-Germain sur Moine, ou de l’aumônerie du débarcadère d’Angers. De leur côté, les enfants de la catéchèse des Ponts-de-Cé ont fabriqué des cookies, qu’ils ont emballés pour les offrir aux détenus. « Pour eux, c’est extraordinaire de savoir que des gens de l’extérieur pensent à eux. C’est important pour les enfants aussi » observe Marie-Odile, qui apprécie de parler des détenus aux plus jeunes quand elle se déplace dans les écoles. 

« Davantage de relations les uns avec les autres »

Comment voit-elle l’évolution du milieu carcéral à l’aube de 2025 ?

« Depuis le covid, les choses ont bcp changé : il y a beaucoup plus de relations avec les surveillants, avec les bénévoles de l’équipe, mais aussi entre les détenus eux-mêmes  » se réjouit-elle, en ajoutant que « l’hygiène s’est aussi beaucoup améliorée »

Elle remarque aussi qu’au niveau de l’aumônerie, l’équipe rejoint aujourd’hui « des gens de tous les milieux, dont des milieux très favorisés. »  « Ce qui est très beau dans cette équipe, c’est qu’ils témoignent de ce qui vivent dans leur cellule, et invitent ensuite le codétenu de leur cellule…. Il y en a qui beaucoup qui arrivent à deux, de la même cellule » constate Marie-Odile, admirative de « cette attention particulière portée les uns aux autres ». 

Croix en 3D en papier, créée par un détenu d’Angers