Les Saints de l’Anjou


3 février 2025

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En ce mois de février, nous fêtons quatre Saints de l’Anjou !

1er février : les bienheureux Martyrs d’Angers (mémoire) :

En 1793-1794, la Terreur faisait rage dans toute la France, particulièrement virulente en nos régions de l’Ouest, où paysans et tisserands avaient pris les armes pour défendre leur foi. En Anjou, il y eut des milliers de victimes. L’histoire constate qu’un grand nombre d’entre elles furent exécutées en haine de la foi. Plus de 200 prêtres et religieux furent tués ou moururent en prison pour avoir refusé de prêter le serment à la Constitution Civile du Clergé qui séparait du Pape l’Église en France. De nombreux laïcs furent condamnés à mort parce qu’ils voulaient rester fidèles à Jésus-Christ dans l’Église.

99 de ces « martyrs » ont été proclamés bienheureux par le Pape saint Jean-Paul II le 19 février 1984. Parmi eux, quinze furent guillotinés à Angers : douze prêtres, une religieuse bénédictine du Calvaire, une dame noble, une femme de commerçant. Deux Filles de la Charité de l’Hôpital Saint-Jean à Angers, les Soeurs Marie-Anne et Odile, soixante dix-huit femmes et quatre hommes, de toutes conditions sociales, ont été fusillés au cours de neuf exécutions qui firent deux mille victimes, près d’Angers, en un champ qui fut appelé, très tôt, le « Champ des Martyrs ».

3 février : saint Théophane Vénard, prêtre, martyr :

Jean-Théophane Vénard naquit à Saint-Loup-sur-Thouet, au diocèse de Poitiers le 21 novembre 1829. Il fil ses études classiques d’abord au Collège de Doué-la-Fontaine puis au Petit Séminaire de Montmorillon. Il passa ensuite trois ans au Grand Séminaire de Poitiers avant d’entrer au Séminaire des Missions Étrangères de Paris. II fut ordonné prêtre le 6 juin 1852.

Envoyé au Tonkin, actuellement Vietnam, il s’y comporta en missionnaire intrépide et donné jusqu’au bout de ses forces. Persécuté avec un grand nombre de ses frères chrétiens, il relevait les apostats et soutenait les incertains. Il fut emprisonné à Hanoï et même offert en spectacle dans une cage devant les portes du palais du préfet. Il n’en continuait pas moins à enseigner l’Évangile à ceux qui passaient. Il eut la tête tranchée le 2 février 1861.

13 février : saint Lézin, évêque :

Licinius, ou Lézin, comte d’Anjou, élevé à la cour des Mérovingiens et devenu connétable, reçut la tonsure pour signifier son désir de servir Dieu seul. II devint évêque d’Angers en 592. Il se consacra tout entier à sa tâche de pasteur : prédication, visites pastorales, attention aux malades et aux plus démunis. Le Pape Grégoire le Grand lui avait écrit pour lui recommander le moine romain Augustin, futur archevêque de Cantorbéry, ainsi que ses compagnons, qui devaient passer par Angers pour se rendre en Angleterre. Lézin serait mort le 1er novembre 608. Les ardoisiers (perreyeurs) le choisirent comme patron.

21 février : bienheureux Noël Pinot, prêtre, martyr (mémoire) :

Noël Pinot, né à Angers le 19 décembre 1747, d’une famille de seize enfants, dont le père était maître tisserand, fut ordonné prêtre le 22 décembre 1770. Il exerça la charge de vicaire d’abord dans les paroisses populaires de Rousse puis de Coutures et de Corzé. Il fut ensuite chapelain de l’hospice des Incurables à Angers. C’est de là qu’il fut appelé comme curé de la paroisse Saint-Aubin, au bourg du Louroux-Béconnais, en septembre 1788. Il y acquit la renommée d’un bon pasteur.

La Constitution Civile du Clergé, décrétée en 1790, devait être acceptée par serment. Noël Pinot, comme beaucoup d’autres en Anjou, s’y opposa fermement et refusa de prêter serment, considérant cette Constitution comme radicalement contraire à la foi.

Condamné à quitter sa paroisse, bientôt signalé comme « réfractaire », il se vêtit en paysan, pour veiller au salut de « ses gens ». Il vécut trois ans dans la clandestinité, parcourant maisons et villages, la nuit, pour enseigner, exhorter, célébrer la Messe et administrer les Sacrements.

Dénoncé par l’un de ses paroissiens, il est arrêté le 7 février 1794 et conduit à Angers. Il fut condamné à mort et exécuté à Angers, sur la place du Ralliement, le 21 février 1794. On le conduisit à la guillotine revêtu des ornements liturgiques. Il fut béatifié le 31 octobre 1926.