Retour sur la messe en hommage au Pape François


25 avril 2025

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Mercredi 23 avril, à l’invitation de Mgr Delmas, les fidèles du diocèse se sont réunis à la cathédrale d’Angers lors d’un messe d’action de grâce, pour prier avec ferveur pour le pape François et rendre grâce pour sa vie et son pontificat.

© Mathilde Silva

Homélie en hommage pour le pape François ce mercredi de Pâques.

(Actes 3, 1-10 ; Luc 24, 13-35)

Nous nous retrouvons ce soir, en notre cathédrale, dans un moment très émouvant et pour rendre hommage (avec l’ensemble de la communauté humaine) au pape François et rendre grâce pour son pontificat dans la célébration de l’eucharistie. Les réactions sont unanimes pour reconnaître en celui qui a été le successeur de Pierre, pasteur de l’Église universelle durant 12 années un homme d’une stature exceptionnelle. C’est d’ailleurs un signe d’espérance pour notre monde, en la réalité d’une lumière pure présente au cœur de tout homme, lorsque nous entendons l’ensemble des médias de notre pays couvrir cet évènement comme elles le font aujourd’hui.

Nous venons d’accueillir la parole de Dieu que nous recevons en ce mercredi de l’Octave de Pâques. Elle qui éclaire ce que de très nombreuses personnes peuvent ressentir depuis ces dernières 48 heures.

Nous avons entendu un extrait du livre des actes des apôtres qui relate ce qui est arrivé pour Pierre et Jean : deux des apôtres de Jésus. Cela se passe après la résurrection. Ils montent au Temple pour la prière et se retrouvent face à un homme infirme de naissance qui était là pour faire l’aumône. C’est alors que Pierre le regarde et lui dit : « de l’argent et de l’or, je n’en ai pas mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ, lève-toi et marche ». A l’instant, ce mendiant peut marcher. Eh bien, il me semble que ce récit que nous recevons pour nous aujourd’hui dit quelque chose de la présence et du ministère du pape François dans notre Eglise et aussi dans le monde. En effet, son témoignage de vie nous a rendus attentifs à bien des réalités de la vie des hommes marqués par une précarité. Il a contribué à changer des réalités de la vie en commun pour qu’elles contribuent au Bien commun. Sur quoi donc a-t-il pu s’appuyer pour changer cela ? C’est sur la foi en Jésus le Ressuscité. C’est la foi qui a permis à François de dire comme Pierre : « de l’argent et de l’or, je n’en ai pas mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ, lève-toi et marche ». Pensons à sa proximité et à son attention envers les personnes très éprouvées dans leur condition de vie, dans leur santé, dans leur dignité. François les regardait comme des êtres humains dans toute leur dignité et cela se voyait. Il les regardait et les accueillait avec les yeux de Jésus qui n’est rebuté par aucun homme sur la terre.

Je parlais à l’instant aussi de la parole de l’Église qu’il posait sur des fonctionnements de nos sociétés. Il nous a appelés à la nécessité de vivre un changement, à la conversion de nos cœurs afin de ne pas sombrer dans ce qui est absurde. Je pense ici à la richesse de son enseignement dispensé dans des grands textes tels que Laudato Si ou Fratelli tutti. Je pense également à de nombreuses prises de parole par lesquelles le Saint-Père nous a invités à ne pas se laisser aller à des façons de vivre inhumaines. Son témoignage de vie ne peut que nous donner du courage. Quelques soient nos moyens, et même dans notre faiblesse, nous pouvons contribuer à changer la vie de ceux qui nous entourent.

Le récit des pèlerins d’Emmaüs que nous avons entendu nous raconte ce qu’ont vécu deux disciples après la mort de Jésus. Ils s’en vont tout tristes car ils espéraient tellement en lui : « nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël ». Voilà que le Seigneur lui-même les rejoint et leur parle mais eux ne le reconnaissent pas. Jusqu’à ce que leurs cœurs et leurs yeux s’ouvrent enfin à la table de l’auberge. Le Seigneur s’est fait reconnaître, après sa résurrection, en montrant que c’est bien lui qui est là présent à leurs côtés et les appelle à témoigner qu’il est vivant à jamais et que cette vie nouvelle, il est essentiel de l’annoncer autour de nous.

Nous voyons s’illustrer le ministère du pape François dans ses nombreux enseignements qui accompagnent la vie de l’Église. Je ne cite ici qu’un extrait de son exhortation sur la joie de l’évangile : « Comme je voudrais trouver les paroles pour encourager une période d’évangélisation plus fervente, plus joyeuse, généreuse, audacieuse, pleine d’amour et débordante de vie contagieuse ! Mais je sais qu’aucune motivation ne sera suffisante si le feu de l’Esprit ne brûle pas dans les cœurs. Je prie l’Esprit de venir renouveler, secouer, donner à l’Eglise l’impulsion pour une audacieuse sortie d’elle-même pour évangéliser tous les peuples ». Oui, le pape François nous laisse le témoignage d’un apôtre fidèle à Jésus qui demande à son Eglise de témoigner du Christ qui a libéré l’homme des puissances du mal et de la mort. C’est pourquoi, en ce jour de Pâques, nous pouvons proclamer que le Christ est notre Espérance et qu’il nous invite comme pèlerins d’Espérance à en témoigner.

Nous sommes émus de ce que son décès ait eu le lundi matin de Pâques. La veille, il était en tenue de service sur la place Saint Pierre. N’est ce pas un très beau signe de Dieu pour François de l’avoir rappelé à lui en ce jour où l’Eglise annonce la joie de Pâques : « le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité » ! Amen.

+Mgr Emmanuel Delmas
Evêque d’Angers