Notre cathédrale se transforme !


11 avril 2025

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Baldaquin, orgue, vitraux, toiture, galerie contemporaine… depuis 2015, d’importants travaux sont en cours pour embellir la cathédrale Saint-Maurice, joyau patrimonial d’Angers. Jeudi 10 avril avait lieu une conférence de presse où a été révélée la chronologie du chantier en cours en vue d’une inauguration en janvier 2026 !

Au cours d’une conférence de presse, le Préfet Philippe Chopin, le Vicaire général l’abbé Emmanuel Bouchaud, la Directrice de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Anne Gérard et Stéphanie Vitard- Gibiat, représentante de la ville d’Angers, ont pris parole pour présenter les travaux à venir pour la galerie créée par l’architecte Kengo Kuma. A l’approche des fêtes de Pâques, l’abbé Bouchaud a tenu à remercier l’ensemble des acteurs, tous soucieux de permettre un accès continu et facilité à la cathédrale, particulièrement ces prochaines semaines alors que de nombreux fidèles rejoindront les offices liturgiques.

Une galerie contemporaine au service d’un patrimoine exceptionnel

Ce sont 12 millions d’euros en 10 ans qui ont été investis par l’État dans des travaux pour la cathédrale d’Angers ! Sur cette somme, près de 8 millions d’euros sont dévolus à la construction d’une galerie contemporaine qui, posée le long du portail occidental de la cathédrale, sera partie intégrante de l’espace liturgique. Cette œuvre, création remarquable d’art contemporain a notamment pour vocation de protéger un patrimoine exceptionnel : les statues polychromes du XII ème siècle. Celles-ci sont aujourd’hui couvertes par une bâche qui les préservent ; en effet, elles ne peuvent supporter d’être exposées au soleil, au vent, aux pluies et autres pollutions.

C’est pour permettre à tous de contempler ce joyau et pour le transmettre aux générations futures, qu’a été proposé en 2019 à la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (Ministère de la culture), ce projet d’une galerie contemporaine au service de ce patrimoine angevin inestimable. S’est ensuite organisé un concours d’architecture remporté par Kengo Kuma, architecte de renommée internationale. Le jury, composé notamment du préfet de l’époque, de notre évêque Mgr Delmas, du directeur de la DRAC et du maire d’Angers, avait voté à l’unanimité pour la proposition de Kengo Kuma.

Cette galerie ne sera pas la première et l’idée en est précisément venue parce qu’une autre galerie, malheureusement très peu documentée dans les archives, préexistait avant d’être totalement détruite. La future, dans un élan ternaire, expression symbolique du mystère trinitaire sera constituée de trois grandes arcades élancées.

Des éléments visibles à compter du mois d’avril

C’est au cours de ce mois, alors que des fouilles sont en cours jusqu’au 25 avril, que les angevins vont voir cette galerie s’ériger peu à peu : micro-pieux, longrines, voiles, archivoltes et tympans… Elle s’élèvera depuis le sol jusqu’à 11 mètres de haut. Cette réalisation fait appel aux technicités les plus en pointe en matière de construction et, le maître d’ouvrage comme le maître d’œuvre ont tenu à faire travailler des entreprises de l’Anjou. Ils ont aussi souhaité que des matériaux et agrégats issus du bassin de la Loire constituent la galerie qui sera intégralement installée peu avant Noël. Viendra alors le temps des finitions, de l’aménagement final de la place et de la dépose de la bâche qui couvre actuellement les statues du portail : elles seront ainsi visibles de tous ceux, angevins, curieux, pèlerins, touristes, croyants ou non qui entreront dans notre cathédrale !

Premiers éléments visibles, les micropieux qui seront au nombre de 8 pour soutenir la structure – ©Communication diocésaine

Les fouilles

Les fouilles de la place, menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives, représentent l’un des plus importants chantiers en France et ont donné lieu à « une moisson incroyable » indique Frédéric Guérin, responsable d’opération à l’Inrap ; nul ne s’attendait pas à de telles découvertes devant la cathédrale Saint-Maurice d’Angers !  Elles ont exhumé les vestiges d’une galerie médiévale détruite au 19e siècle, une rue médiévale avec un escalier monumental et 173 sépultures, notamment de prélats, des pots à encensoir, des épingles de linceuls, etc.. A l’issue des chantiers de fouilles archéologiques, la place Mgr-Chappoulie sera réaménagée en parallèle de la construction de la galerie, par le même architecte dans un souci d’harmonie de l’ensemble.

Pour aller plus loin : Vidéo réalisée par la ville d’Angers sur ce thème

Dernière phase de fouilles par l’Inrap avant la construction de la galerie contemporaine – ©Communication diocésaine

A savoir !

La cathédrale a été construite en 1123. Visitée par 10.000 personnes chaque année, elle a traversé des siècles de guerres, d’incendies, de démolitions et de reconstructions.  Elle est classée monument historique en 1862 et son tympan (la sculpture surplombant le portail) est le plus beau tympan du moyen-âge en Europe, tout comme le portail restauré récemment.

En 2021, la rosace a retrouvé sa luminosité et sa fraîcheur d’origine ; restaurée avec beaucoup de soin, les structures métalliques ont été remplacées par du laiton, trois meneaux en calcaire résistant ont été aussi changés. La technique utilisée fait que le verre, quand il est nettoyé, retrouve sa fraîcheur et sa luminosité d’origine. Notons, qu’on retrouve la même rosace dans les détails, à Notre-Dame de Paris. 

Le relevage du grand-orgue, avec le rétablissement des sommiers, le remplacement des moteurs et des câblages, le changement de la console, ont aussi été réalisés récemment. Les travaux s’étant achevés en début d’année, l’instrument du 18e siècle, aux 4900 tuyaux et 65 jeux a été liturgiquement « réveillé » le 2 février 2025. Un concert inaugural ouvert à tous et gratuit sera donné le jeudi 24 avril prochain !