30 avril 2025
Saint Pie V
Meilleur ouvrier de France, Richard Ruan est le gérant de la Boulangerie des Carmes à Angers. Un havre chaleureux où l’on trouve des baguettes et des croissants, et toujours un sourire accueillant.
Quand il ne façonne pas ses petits pains à l’arrière de sa boutique, Richard Ruan, 59 ans, accueille les clients au comptoir. “Le contact avec les gens”, c’est ce qu’il préfère. Dans cette boulangerie à l’atmosphère familiale située dans le quartier de la Doutre à Angers, les six salariés sont polyvalents. Pas de vendeur à la caisse, pas de machine dernier cri.
Baguette sarrazin, brioches, madeleines… A la Boulangerie des Carmes, “tout est fait à la main” avec un pétrin, une diviseuse, un four et deux réfrigérateurs. Pour Richard Ruan, ce concept de boulangerie “minimaliste » qu’il a ouverte en 2008, est beaucoup plus économique. Et ça marche : “les gens aiment voir comment se fabrique le pain, il y a une transparence, un contact direct” constate cet artisan chrétien. « Ce qu’ils veulent, ce n’est pas la 4e baguette gratuite, mais se rencontrer », ajoute celui qui pétrit la pâte à pain depuis la tendre enfance. « Je suis né au-dessus du fournil de mes parents, à Brissac » explique-t-il.
Une « boulangerie idéale »
Après la classe de seconde, il devient ouvrier-pâtissier auprès de différents patrons avant de passer son CAP et de revenir travailler dans la boulangerie de son père. « C’est un univers que j’ai toujours côtoyé, pour moi c’était normal, mais tout est intéressant et j’aurais pu faire plein de métiers différents », confie aujourd’hui le père de famille. Brevet de maîtrise en poche (la plus haute qualification dans le domaine de l’artisanat), Richard s’envole pour les États-Unis pour six mois, puis en Angleterre pendant un an.
De retour en France, après un passage dans une entreprise de biscottes, il est embauché dans une minoterie (meunier) dans les Deux-Sèvres. Pendant ces années-là, il présente le concours de Meilleur ouvrier de France, dont il reçoit la médaille en 2000.
Après 15 ans à la minoterie, inspiré par les bonnes pratiques observées tout au long de sa carrière, il décide d’ouvrir une « boulangerie idéale » c’est-à-dire avec « très peu de personnel, et très peu de matériel » et qui lui permette de « garder une vie à côté ».
Aujourd’hui, Richard a pris goût aux « belles relations » tissées au fil du temps avec la clientèle du quartier. « Ce sont des personnes fantastiques qui viennent chez nous ! » En témoigne un extrait biblique (« Ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra… Mt 4) ». Inscrit à la main, juste au-dessus du four à pain.