Respect de la vie : la cellule de veille bioéthique se mobilise


Lundi 12 mai à l’Assemblée, les députés ont entamé des débats sur les textes des soins palliatifs et l’aide à mourir. La cellule diocésaine de veille bioéthique se mobilise.

« Faire mourir ne peut être le choix de la fraternité ni de la dignité. C’est celui de l’abandon et du refus d’aider jusqu’au bout (…),  » a indiqué le président de la Conférence des évêques de France Mgr Eric de Moulins-Beaufort dans un communiqué, le 6 mai dernier.

En Anjou, la Cellule diocésaine de veille bioéthique a contacté les députés et sénateurs et les rencontre pour leur apporter des éléments de réflexion.

Elle propose depuis un an des soirées d’information et d’éclairage sur les enjeux de ces nouvelles propositions de lois. Elle invite chacun à prendre contact avec son député et son sénateur. Pour cela, la Cellule diocésaine de veille bioéthique se nourrit de la réflexion de pasteurs, aumôniers, soignants chrétiens, théologiens, et des personnes engagées dans les soins palliatifs (SFAP), en Ehpad et auprès de publics très vulnérables.

Aujourd’hui la cellule formule certains points d’attention :

=> Les mots ont leur importance : vous entendez : « aide à mourir » . Pourquoi cacher la réalité ? Dans la proposition de loi, il s’agit d’ouvrir la possibilité du suicide assisté et de l’euthanasie.

=> L’euthanasie et le suicide assisté sont des pratiques d’injection immédiatement mortelle. Il ne s’agit donc pas de soins. C’est au contraire ce que la proposition sous-entend en l’inscrivant dans le code de santé publique. Ce texte ne peut pas être présenté comme un texte de prolongement des précédentes lois sur la fin de vie, c’est un texte de rupture

=> Vous entendez : « il s’agit d’une loi cadrée et restrictive». La loi sur la fin de vie concerne les personnes ayant une maladie engageant à terme le pronostic vital et qui considèrent que leur qualité de vie est insupportable. C’est une loi de liberté individuelle pouvant concerner de très larges populations de patients, atteints de maladies chroniques et de handicaps.

=> Nous entendons : « C’est une loi de liberté ». Or cette liberté pourra être ressentie par les personnes les plus vulnérables (nos parents âgés, les personnes les plus isolées socialement, les personnes handicapées) comme une pression de la société pour demander l’aide à mourir. Dans un état de droit, les lois sont-elles faites pour garantir avant tout les libertés individuelles au risque d’abandonner les plus vulnérables ?

=> Nous entendons : « cette loi ne s’imposera pas aux soignants », en raison de la clause de conscience des médecins et infirmiers. Or, l’impact sur les équipes soignantes accompagnant les patients est inévitable. Le premier médecin sollicité sera tenu de permettre au patient de faire son chemin jusqu’au bout, quelles que soient ses propres convictions. La clause de conscience ne s’applique qu’à l’acte d’injection létale. Inversement, la confiance des patients envers leurs soignants de recevoir les meilleurs soins possibles risque d’être affectée par la possibilité ouverte au suicide assisté ou à l’euthanasie.

Avec les évêques et tous les chrétiens, attentifs à la question sociale, demeurons engagés au service des plus fragiles et de la société. La cellule de veille bioéthique du diocèse poursuit sa mission de veille, et reste à l’écoute de tous ceux qui souhaitent être éclairés sur les questions de bioéthique

Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort répond à Monsieur Emmanuel Macron sur la fin de vie

Réécouter l’interview de Anne-Charlotte Rimaud, présidente d’Alliance Vita sur RCF Anjou

Déclaration de la Conférence des responsables de culte en France, datée du 15 mai 2025