Jubilé : la passionnante histoire du Carmel d’Angers revisitée à travers une table ronde


20 novembre 2025

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En janvier 1626, le Carmel ouvrait un monastère à Angers. L’évènement, 400 ans plus tard, méritait bien une table ronde. Celle-ci s’est tenue lundi 17 novembre.

Un ordre religieux sans fondateur connu ! C’est l’une des particularités du Carmel qui naît en Terre Sainte au 12e siècle, et tire son nom du Mont Carmel. Quelques pèlerins venus d’Occident choisissent alors d’y vivre en ermites. Quatre siècles plus tard, et après bien des vicissitudes, l’histoire rebondit, en Espagne cette fois. Thérèse d’Avila, au début des années 1560, y réforme l’ordre pour revenir à ses origines. Une nouvelle page est en train de s’écrire.

Ainsi, de grandes dates en grandes figures, la table ronde organisée au Carmel d’Angers aura-t-elle permis de mieux connaître l’étonnante aventure.

La chapelle fait le plein

La chapelle des carmélites angevines fait salle comble : accueillies par la prieure, sœur Charlotte-Marie, 80 personnes assistent à la rencontre intitulée « Un Carmel dans les soubresauts de l’histoire ». Trois intervenants y apportent leur savoir et leur expérience : Yann Gourtay, historien et archiviste de carmels ; François Comte, conservateur en chef du patrimoine aux Musées d’Angers et natif… de Lisieux ; sœur Agnès-Marie, archiviste et maîtresse des novices du monastère angevin dont elle a été prieure pendant neuf ans.

38e Carmel de France

D’Espagne, le voyage carmélitain se poursuit rapidement en Europe, en France en particulier. Les « mères espagnoles » y arrivent en 1604. Le monastère d’Angers, en 1626, est le 38e Carmel à voir le jour sur le sol français.

D’abord installées au Logis Barrault, l’actuel musée des Beaux-Arts, les Carmélites traversent la Maine quelques années plus tard pour s’installer dans la Doutre. Pas encore rue Lionnaise, mais à la Gasnerie, à proximité de la rue du Tambourin.

Les premières carmélites angevines se comptent sur les doigts de la main : elles sont tout juste cinq, leur prieure, Renée de Jésus-Maria, a seulement 26 ans.

La vocation de la Doutre

Faisons encore un bond d’un siècle et demi. Le Carmel d’Angers n’échappe pas à la tourmente révolutionnaire. Aucune de ses sœurs n’y perd la vie, mais les religieuses sont expulsées en 1792 et le monastère fermé. Il faudra attendre 1850 pour assister au retour du carmel dans la ville.

Les Carmélites ne sont pas les seules à retrouver alors la rive droite de la Maine et la Doutre. François Comte : « Le 19e siècle voit aussi le retour des Calvairiennes et des religieuses hospitalières : Filles de la Charité et sœurs de la Charité Sainte-Marie. Cinq nouvelles congrégations, dont les Pères du Saint-Sacrement, viendront conforter encore la présence monastique du quartier. Loin d’être en concurrence, tous ces religieux répondent à des vocations spécifiques ».

200 sœurs en quatre siècles

En quatre siècles d’existence, le Carmel d’Angers aura vu se succéder 200 religieuses.  Aujourd’hui, le monastère de la rue Lionnaise réunit 17 sœurs, âgées de 50 à 91 ans. Entourées d’amis et amies fidèles, celles-ci contribuent à la vie toujours dynamisante d’un ordre qui compte, tous pays confondus, 850 monastères et un peu plus de 10 000 carmélites. A l’écart du monde, mais pleinement concernées par son actualité, celles-ci témoignent dans la discrétion. Edith Stein – carmélite d’origine juive, assassinée à Auschwitz – avait résumé leur mission : « Se tenir devant Dieu pour tous ».

Le site du Carmel publie tout un reportage photo consacré à la table ronde : https://carmelangers.fr/album-photos/

Yves Durand

Pour en savoir plus :

PROGRAMME

La célébration du 400e anniversaire du Carmel d’Angers se poursuit jusqu’en juin prochain. Voici quelques dates à retenir :

– vendredi 16 janvier 2026, à 20h30, veillée de prière.

– samedi 17 janvier, à 14h30, Mgr Delmas préside la messe du jour anniversaire de la fondation. Dédicace de l’autel.

– samedi 7 mars, toute la journée, école d’oraison. Messe à 11h15.

– vendredi 27 mars, à 20h30, veillée Chemin de Croix, méditation à partir des émaux du carmel.

– mercredi 6 mai, à 20h30, conférence : « Les défis de la Réforme thérésienne »

– samedi 13 juin, à 14h30, messe de clôture du jubilé, présidée par le Provincial des carmes.

– Toute l’année, expo d’archives du carmel d’Angers, à l’accueil du monastère, 39 rue Lionnaise.