« Accueillir l’imprévu ! » : retour d’une mission au Zimbabwé


15 juin 2023

| Actualités du diocèse |
Crédit photo - Clémence Robert

À 22 ans, Clémence rentre d’une mission de professeur de français au Zimbabwe. Langue, culture, vie de foi… L’étudiante revient sur six mois de découvertes passionnantes.
12000 km ! C’est la distance qui sépare la France du Zimbabwe, ce pays d’Afrique australe connu pour sa savane et ses réserves d’animaux sauvages. Mais, si Clémence a pu découvrir ces panoramas exceptionnels, ce n’est pas pour une mission en pleine nature qu’elle s’est envolée mi-janvier pour Harare la capitale, mais pour un travail de professeur de français dans une institution dominicaine pour jeunes filles, à quarante kilomètres de la capitale.


Envoyée par l’association dominicaine Dom & Go, l’étudiante en management à Lille a dû s’adapter dès son arrivée ! « On ne m’avait pas briefée pour les cours de français, alors j’ai inventé un programme comme des comptines, des jeux… » Des cours très attendus pour les collégiennes en uniforme : « j’ai été impressionnée par leur motivation malgré la difficulté de l’accent et la différence avec l’anglais et le shona, le dialecte local. Elles ont adoré le film Les choristes et nous avons appris « Vois sur ton chemin » ! » se réjouit l’étudiante qui a grandi près d’Angers. « La curiosité des élèves envers la France m’a permis de porter un autre regard sur mon pays, nos racines et notre culture » analyse cette ancienne cheftaine de louveteaux, qui vivait sur place avec les quatre religieuses, au cœur de l’institution.
Religieuses, enseignants, voisinage… Un établissement où elle a été chaleureusement accueillie et où se sont tissés des liens forts. « Les relations sur place dépassent la différence de cultures et font place à la gratuité » confie Clémence qui a appris quelques rudiments de shona. « Les locaux sont heureux dès que je leur parle un peu shona, c’est un pas vers eux et leur culture ! » explique-t-elle.

« La mission m’a aidée à accueillir l’imprévu et à faire confiance ! »

Crédit photo - Clémence Robert
Crédit photo – Clémence Robert


Une culture, mais aussi un rapport au temps différent : « j’ai appris à prendre davantage le temps, à me détacher du mode de vie européen où tout est planifié à l’avance. La mission m’a aidée à laisser la place à l’imprévu et à faire confiance à la Providence ! Comme quand il faut se déplacer à la capitale mais qu’il n’y aucun moyen de transport » relit la jeune fille devenue experte en système-D, dont la mission l’a aussi beaucoup rapprochée de Dieu. Dans ce pays qui compte 80% de chrétiens, les catholiques sont minoritaires.
« Ici, la foi catholique est pleinement intégrée dans le quotidien de l’école. Par exemple, on prie Dieu avant et après chaque activité (sport, réunions, associations…), et chaque jour à midi, les filles récitent l’angelus en classe. »

Crédit photo - Clémence Robert
Crédit photo – Clémence Robert

« Ici, les gens marchent plusieurs heures pour venir à la messe »

L’internat est situé en face d’une communauté de pères jésuites. Grâce à cette proximité, les religieuses bénéficient de la messe tous les jours. « La messe et les offices avec les sœurs m’ont beaucoup portée durant ma mission, Dieu a été un réel appui au cœur de mon quotidien ».
« La foi chrétienne est beaucoup plus « assumée » ici qu’en France. Elle fait vraiment partie intégrante de la vie des Zimbabwéens. La paroisse locale est un lieu de rassemblement du village (très étendu). Le dimanche, les habitants font parfois plusieurs heures de marche pour venir à la messe. Après la célébration, chacun se rassemble par génération pour discuter de sa foi. » conclut Clémence avant de lancer un Ndinokutendai Mwari ! : Merci Seigneur ! en shona.